Je vous invite à lire ce magnifique texte de Jean d’ Ormesson qui nous invite à aller à l’essentiel, vivre au présent, choisir la paix, exprimer notre gratitude, pardonner et apprécier celles et ceux qui voyagent avec nous dans le train de la vie. A la naissance, on monte dans le train et on rencontre nos parents. Et on croit qu’ils voyageront toujours avec nous. Pourtant, à une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage… Au fur et à mesure que le temps passe, d’autres personnes montent dans le train. Et ils seront importants notre fratrie, amis, enfants, même l’amour de notre vie. Beaucoup démissionneront même l’amour de notre vie et laisseront un vide plus ou moins grand. D’autres seront si discrets qu’on ne réalisera pas qu’ils ont quitté leurs sièges. Ce voyage en train sera plein de joies, de peines, d’attentes, de bonjours, d’au-revoirs et d’adieux. Le succès est d’avoir de bonnes relations avec tous les passagers pourvu qu’on donne le meilleur de nous-mêmes. On ne sait pas à quelle station nous descendrons. Donc vivons heureux, aimons et pardonnons ! Il est important de le faire, car lorsque nous descendrons du train, nous devrions ne laisser que des beaux souvenirs a ceux qui continuent leur voyage… Soyons heureux avec ce que nous avons et remercions le ciel de ce voyage fantastique. Aussi, merci d’être un des passagers de mon train. Et si je dois descendre à la prochaine station, je suis content d’avoir fait un bout de chemin avec toi ! Jean d’ Ormesson
Letrain de ma vie. À la naissance, on monte dans le train. et on rencontre nos parents. On croit qu’ils voyageront toujours avec nous. Pourtant, à une station, nos parents descendront du train, nous laissant seuls continuer le voyage. Au fur et à mesure que le temps passe, d’autres personnes montent dans le train.
L'académicien vient de publier “Je dirais malgré tout que cette vie fut belle”. Pour "M", il dévoile ses petites névroses d'écrivain et son objet fétiche. Quand ma fille Héloïse avait 6 ans, on lui demandait Que fait ton papa ? » Elle répondait Quand il écrit très vite avec un stylo, c'est qu'il écrit un article. Quand il ne fait rien avec un crayon, c'est qu'il écrit un livre. » Tout le génie des enfants dans cette réponse. En effet, écrire, c'est rester à sa table et attendre que ça vienne. Je n'ai pas d'ordinateur, de fax, de mail, je n'ai pas de montre, je n'ai pas d'agenda, ce qui ne facilite pas ma vie d'ailleurs. Je n'ai pas non plus de portable et j'écris à la main. Les livres, je les écris au crayon sur du papier volant. Je n'ai même pas de cahier. Je perds donc régulièrement les feuilles. J'écris avec les crayons que m'envoient les lecteurs. Comme pour les stylos, je n'aime pas les crayons pointus. Je les aime un peu gras. Si je pars en voyage en été, je n'ai besoin de rien d'autre que de mon crayon et du papier. Ce n'est pas comme un peintre qui a besoin de beaucoup d'accessoires. Si je ne me suis jamais mis à la machine puis à l'ordinateur et ai continué à écrire au crayon, ce n'est peut-être pas par attachement mais par paresse. Il fallait apprendre et je suis très maladroit. J'écris souvent avec un tout petit morceau de crayon et appréhende un peu lorsque je dois passer à un autre. Je dois vous dire que la Bibliothèque nationale m'a demandé mes manuscrits. J'ai accepté, naturellement... Mais impossible de savoir où ils sont ! Je me souviens que mes amis Aragon, Paul Morand et Maurice Druon gardaient leurs manuscrits fiévreusement. Les miens sont écrits au crayon et peut-être sont-ils aujourd'hui effacés ! Chaque roman a d'ailleurs son crayon et, si je le perds, c'est un drame. Il faut que je le retrouve. C'est une petite névrose. J'ai une anecdote avec mon amie éditrice Malcy Ozannat. Alors que je lui apporte un manuscrit tenu par un trombone, ce dernier tombe. Je le cherche désespérément. Evidemment, elle a d'autres choses à faire et ça l'agace. Elle me dit J'ai trouvé ! » en me tendant un trombone sorti de sa poche. Je regarde et je dis Non, non, ce n'est pas le bon ! » Le crayon, c'est pire que le trombone, il ne faut pas m'en donner un autre ! A lire Je dirais malgré tout que cette vie fut belle, de Jean d'Ormesson, Gallimard, 496p., 22,50€. Retrouvez Le goût de M » sur Pinterest Jérôme Badie Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Découvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois ordinateur, téléphone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ? Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte. Y a-t-il d’autres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents. Vous ignorez qui est l’autre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.
Décédé en décembre 2017, Jean d'Ormesson repose désormais dans un endroit qu'il affectionnait particulièrement, comme le révèle sa veuve dans les colonnes de Paris 5 décembre prochain, cela fera déjà un an que Jean d'Ormesson est mort. Dans les colonnes de Paris Match, son épouse Françoise Béghin se confie à cœur ouvert sur leur relation et les derniers instants de l'Académicien. S'il a toujours vécu sa vie comme il l'entendait, Jean d'Ormesson a également choisi l'endroit où il allait reposer. Ensemble, ils en avaient parlé il y a déjà quelques années. "Je lui ai demandé s'il était d'accord pour que ces cendres soient dispersées à Venise, devant la Douane de mer", s'est souvenue sa faut dire que cet endroit avait une place particulière dans le cœur de Jean d'Ormesson. "Nous y allions, au printemps, depuis toujours, a avoué à Paris Match Françoise Béghin. Il m'a répondu 'Comme tu voudras'. Alors, en janvier dernier, nous l'avons accompagné pour son dernier voyage, devant la Douane de mer". De son vivant, l'Académicien vouait une admiration sans borne à l'Italie et plus particulièrement à la Cité des cet entretien à Paris Match, Françoise Béghin est également revenue sur les derniers instants de son mari durant 55 ans. "L'avant-veille, Jean n'était pas très en forme. Il n'est pas arrivé à faire son Sudoku, raconte-t-elle à nos confrères. Héloïse leur fille, NDLR est venue déjeuner. Elle était plus inquiète que moi". Quelques heures plus tard, "il a voulu aller dans la salle de bains, explique la veuve de Jean d'Ormesson. Il m'a demandé de l'aider, je l'ai porté. Il est tombé dans mes bras. Un infarctus foudroyant."
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