Laquestion de savoir en revanche si la GrĂšce reste ou non dans la zone Euro demeurait une question absolument fondamentale. Et cette question a Ă©tĂ© rĂ©glĂ©e depuis l'Ă©tĂ© 2015. Elle s’est posĂ©e Ă  un moment oĂč, en vingt-quatre heures il pouvait ĂȘtre dĂ©cidĂ© que la GrĂšce sortait. Par le gouvernement grec, d’abord. A ce moment lĂ  France Ukraine France le parcours encore difficile des Ă©tudiants africains venus d'Ukraine Depuis six mois, et le dĂ©but de la guerre en Ukraine, des milliers de dĂ©placĂ©s ont trouvĂ© refuge en France. Parmi eux, des Ă©tudiants non ukrainiens, originaires du continent africain et qui souhaitaient continuer leurs Ă©tudes dans l'Hexagone. Depuis juillet 2022, une circulaire du ministĂšre de l'IntĂ©rieur leur a donnĂ© le feu vert pour qu'ils s'inscrivent dans les universitĂ©s françaises, et a "gelĂ©" les Obligations de quitter le territoire OQTF. Pourtant, certains Ă©tudiants en reçoivent toujours. France Royaume-Uni France les migrants prennent de plus en plus de risques pour traverser la Manche Plus de 250 exilĂ©s ont Ă©tĂ© secourus dans la Manche en seulement quatre jours. Ce chiffre, communiquĂ© la semaine derniĂšre par la prĂ©fecture maritime de la Manche, illustre bien un phĂ©nomĂšne qui ne cesse de prendre de l'ampleur. Les migrants sont de plus en plus nombreux Ă  tenter la pĂ©rilleuse traversĂ©e, quitte Ă  prendre la mer plus au sud, donc plus loin des cĂŽtes britanniques. Allemagne Belgique Espagne Droit de vote des Ă©trangers en Europe qui peut participer aux Ă©lections et oĂč ? En France, une proposition de loi favorable au droit de vote des Ă©trangers extra-europĂ©ens lors des scrutins locaux fait dĂ©bat. Dans l'Union europĂ©enne, dix autres pays interdisent, comme la France, Ă  ces Ă©trangers de voter, quelle que soit la durĂ©e de leur sĂ©jour dans le pays. Mais d'autres États sont plus souples. Tour d'horizon. France "J’ai l’impression que tout le monde est de la police" l’infernal quotidien des migrants Ă  la rue au nord de Paris Selon des associations, environ 80 hommes afghans vivent Ă  la rue dans le nord de Paris, malgrĂ© une rĂ©cente mise Ă  l'abri, et subissent des pressions policiĂšres quasi-quotidiennes. Parmi eux, Asrar Rahimi, 25 ans, confie ĂȘtre dans un Ă©tat proche de la paranoĂŻa. France Royaume-Uni Dans la Manche, les dĂ©parts et arrivĂ©es de migrants ne faiblissent pas Entre mardi et mercredi, environ 150 exilĂ©s ont Ă©tĂ© secourus par les autoritĂ©s françaises alors que 180 migrants Ă©taient dĂ©jĂ  arrivĂ©s, mardi, sur les cĂŽtes britanniques, Ă  bord de quatre embarcations. Le mois d’aoĂ»t 2022 reprĂ©sente dĂ©jĂ  un record de traversĂ©es de la Manche, avec plus de 4 000 arrivĂ©es. France Calais l'arrĂȘtĂ© interdisant la distribution de nourriture aux migrants reconduit Suspendue pendant trois mois, l'interdiction, pour les associations non-mandatĂ©es par l'Ă©tat, de distribuer des denrĂ©es alimentaires dans le centre-ville de Calais est de nouveau en vigueur. En cause notamment, "des risques de troubles Ă  l'ordre public", assure la prĂ©fecture du Pas-de-Calais. Afghanistan France VidĂ©o "J'espĂšre que mon pays sera de nouveau libre" Massoud, rĂ©fugiĂ© afghan en France Avant le retour au pouvoir des Taliban en Afghanistan, Massoud Mustafa travaillait comme diplomate pour le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres. RĂ©fugiĂ© en France avec sa famille depuis un an, il a racontĂ© Ă  InfoMigrants les difficultĂ©s rencontrĂ©es Ă  son arrivĂ©e et a confiĂ© son souhait le plus cher pouvoir rentrer un jour dans son pays. Afghanistan France VidĂ©o "Je veux Ă©crire sur tout ce que je vois" Ali, journaliste afghan rĂ©fugiĂ© en France Ali Tawana, 28 ans, est journaliste. Lors de l'arrivĂ©e des Taliban Ă  Kaboul, il devait quitter le pays pour la France. Mais l'attentat suicide Ă  l'aĂ©roport, le 26 aoĂ»t 2021, l'a empĂȘchĂ© de prendre son avion. Le jeune homme a alors fui le pays pour l'Iran. AprĂšs plusieurs mois lĂ -bas, il est arrivĂ© en France en avril 2022. Aujourd'hui, il partage son temps entre les nombreuses dĂ©marches administratives Ă  effectuer, l'apprentissage du français et la dĂ©couverte de son nouveau pays. Afghanistan France VidĂ©o "Le plus difficile, c'Ă©tait la langue" Farah, rĂ©fugiĂ©e afghane, raconte son intĂ©gration en France Farah Deeba Anwari fait partie des milliers d'Afghans qui ont fui le pays aprĂšs le retour au pouvoir des Taliban, en aoĂ»t 2021. Aujourd'hui rĂ©fugiĂ©e en France et installĂ©e avec sa famille en rĂ©gion parisienne, elle a racontĂ© Ă  InfoMigrants sa premiĂšre annĂ©e dans le pays et ses projets pour l'avenir. Afghanistan France Des Afghans toujours dĂ©boutĂ©s de l'asile et placĂ©s en rĂ©tention, malgrĂ© le retour des Taliban Un an aprĂšs la prise de pouvoir des Taliban en Afghanistan, des rejets de demande d'asile et obligations de quitter le territoire français OQTF continuent d'ĂȘtre notifiĂ©s Ă  des Afghans. Certains sont parfois mĂȘme placĂ©s en rĂ©tention, alors que les perspectives d'Ă©loignement sont pour le moment suspendues. Ces pratiques prĂ©fectorales s'inscrivent en contradiction avec les rĂ©centes dĂ©clarations du ministre de l'IntĂ©rieur GĂ©rald Darmanin. Afghanistan France "Ma cousine a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©e" l'angoisse des rĂ©fugiĂ©s afghans pour leurs familles restĂ©es au pays Shoukria, Bibitabo et Nooagha sont des Afghans rĂ©fugiĂ©s en France. S'ils se sentent aujourd'hui en sĂ©curitĂ©, leur inquiĂ©tude pour leurs proches restĂ©s en Afghanistan est intacte. Un an aprĂšs la chute de Kaboul, les Taliban font rĂ©gner la terreur dans le pays. Les femmes sont les premiĂšres victimes de la doctrine ultra rigoriste qu'ils imposent. France Royaume-Uni Dans le nord de la France, les migrants victimes de "la politique du laisser-mourir" Accidents de la route, suicides ou noyade... À la frontiĂšre franco-britannique, chaque annĂ©e, des dizaines d'exilĂ©s perdent la vie, dans cette rĂ©gion oĂč ils transitent par milliers. Des drames qui, d'aprĂšs les associations, pourraient ĂȘtre Ă©vitĂ©s si les autoritĂ©s proposaient un "dispositif d'accueil digne". Quelleest la distance entre France et GrĂšce? La distance Ă  vol d’oiseau (trajet ou distance) entre France et GrĂšce est d’environ 1 784 kilomĂštres (km). En voiture ou en train le trajet rĂ©el vers GrĂšce est trĂšs certainement plus long, car ici seul a Ă©tĂ© calculĂ© le trajet direct (Ă  vol d’oiseau) entre France et GrĂšce. Au lendemain de la violente rĂ©pression qui a touchĂ© une vingtaine de journalistes qui couvraient des manifestations contre le prĂ©sident SaĂŻed, Reporters sans frontiĂšres RSF publie Journalisme en Tunisie l’heure de vĂ©ritĂ©, un rapport qui met le doigt sur le risque de dilution des acquis de la rĂ©volution tunisienne. Dans son rapport Journalisme en Tunisie l'heure de vĂ©ritĂ© publiĂ© Ă  Tunis le 19 janvier 2022, RSF tire un signal d’alarme le journalisme en Tunisie est Ă  un tournant de son histoire. La trop lente transformation du secteur mĂ©diatique tunisien depuis dix ans et les Ă©volutions politiques rĂ©centes menacent la libertĂ© de la presse, qui fut pourtant le premier acquis de la rĂ©volution tunisienne il y a 11 ans. Il y a clairement pĂ©ril en la demeure, comme l’actualitĂ© rĂ©cente en atteste. LIRE LE RAPPORT Dans ce document d’une trentaine de pages, illustrĂ© par le caricaturiste tunisien Omrane, RSF examine les relations ambiguĂ«s qu’entretient le prĂ©sident SaĂŻed avec les mĂ©dias et les journalistes depuis son arrivĂ©e au pouvoir. Son coup de force du 25 juillet 2021 s'est accompagnĂ© d'une augmentation des exactions commises Ă  l'encontre de la presse. Les scĂšnes de violence lors des manifestations du 14 janvier, qui n’avaient pas Ă©tĂ© vues dans la capitale depuis le dĂ©part du pouvoir du prĂ©sident Ben Ali en 2011, n’ont fait que confirmer les inquiĂ©tudes quant au rĂ©el engagement du chef de l’Etat en faveur de la libertĂ© de la presse. “Nous sommes extrĂȘmement inquiets de ce virage autoritaire qui impacte directement la presse tunisienne, dĂ©clare le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de RSF, Christophe Deloire. Outre le fait qu’elle est l'acquis immĂ©diat de la rĂ©volution, une presse libre et indĂ©pendante est indissociable de l’avenir de la dĂ©mocratie tunisienne. Nous appelons le prĂ©sident de la RĂ©publique Kais SaĂŻed Ă  s’engager rĂ©solument Ă  prĂ©server et Ă  respecter les garanties constitutionnelles et les engagements internationaux de la Tunisie en faveur de la libertĂ© de la presse et de l’information. ” Le rapport Ă©voque aussi les relations troubles entre les mĂ©dias, le monde politique et celui des affaires qui entravent la mise en Ɠuvre de rĂ©formes nĂ©cessaires pour garantir et consolider l’indĂ©pendance du secteur de la presse. L’incomplĂšte transformation du secteur mĂ©diatique en Tunisie n’a toujours pas permis d’assurer un minimum de protection aux journalistes qui restent vulnĂ©rables aux pressions. Le besoin de rĂ©forme lĂ©gale est un des points qui figurent dans l’appel lancĂ© aux autoritĂ©s et les recommandations faites aux journalistes en conclusion du rapport et dans le but de renforcer une libertĂ© de la presse fragilisĂ©e et menacĂ©e. La Tunisie se classe 73e sur 180 pays au Classement mondial de la libertĂ© de la presse Ă©tabli par RSF en 2021. PubliĂ© le Mise Ă  jour le Maghreb - Moyen-OrientTunisieDĂ©sinformation et propagandeViolences contre les journalistesCadre lĂ©gal et justiceIndĂ©pendance et pluralismeRapportAgressionsMenaces et pressionsImpunitĂ©Internet LesarrivĂ©es de touristes Ă©trangers en GrĂšce ont fortement augmentĂ© cette annĂ©e, aprĂšs l’effondrement de 2020 liĂ© Ă  la pandĂ©mie, mais elles Par Euronews avec AFP ‱ Mise Ă  jour 11/08/2022 Les recherches se poursuivent en GrĂšce, aprĂšs le naufrage d’un bateau de migrants. - Tous droits rĂ©servĂ©s AFPLes recherches se poursuivent en GrĂšce, aprĂšs le naufrage mardi soir d’un bateau de migrants. Une premiĂšre opĂ©ration de sauvetage aĂ©rien et maritime a permis de rĂ©cupĂ©rer 29 personnes mais des dizaines d’autres sont toujours disparues. Les espoirs de les retrouver s’amenuisent au fil des heures qui bateau surchargĂ© s’est renversĂ© mardi soir, au large de l’üle de Rhodes. De nombreux passagers n’étaient pas Ă©quipĂ©s de gilet de migrants secourus sont des Afghans, des Iraniens et des Irakiens partis d’Antalya, dans le sud de la Turquie, pour rejoindre l’Italie. Un passage pĂ©rilleux de plus en plus utilisĂ© pour ceux qui tentent de se rendre en s'agit d'un nouveau drame migratoire en MĂ©diterranĂ©e orientale oĂč depuis janvier 2022, 64 personnes ont pĂ©ri en tentant de passer en Europe des cĂŽtes turques proches, contre 111 pour l'ensemble de l'annĂ©e 2021, selon les donnĂ©es de l'Organisation internationale pour les migrations OIM.Le dernier naufrage en mer EgĂ©e a eu lieu le 19 juin huit personnes ont alors pĂ©ri au large de l'Ăźle de Mykonos, tandis que 108 personnes ont Ă©tĂ© secourues par les garde-cĂŽtes grecs, selon l' Turquie et la GrĂšce pointĂ©s du doigtAthĂšnes accuse Ankara de fermer les yeux sur les pratiques des passeurs et de laisser des migrants venir en GrĂšce en violation de l'accord de mars 2016 qui prĂ©voyait un effort de la Turquie pour limiter les migrations Ă  partir de son territoire, en Ă©change d'une aide financiĂšre europĂ©enne. La Turquie nie ces GrĂšce est pour sa part pointĂ©e du doigt par des ONG et mĂ©dias pour ses responsabilitĂ©s dans des refoulements illĂ©gaux de migrants sur ses frontiĂšres maritimes et terrestres. Le gouvernement conservateur grec a toujours niĂ© avoir recours Ă  ces refoulements, contraires au droit juin, la commissaire europĂ©enne aux Affaires intĂ©rieures, Ylva Johansson, a appelĂ© AthĂšnes Ă  faire cesser les "expulsions violentes et illĂ©gales" de migrants. AprĂšsavoir traversĂ© le mois de juillet le plus sec jamais enregistrĂ©, la France se rĂ©veille mardi sous une troisiĂšme vague de chaleur estivale qui remonte et s'intensifie par le sud du pays, rendant de plus en plus perceptible les consĂ©quences du rĂ©chauffement climatique. "Un Ă©pisode de canicule se confirme pour le milieu de semaine Restrictions de voyage par de la population a Ă©tĂ© vaccinĂ©eSituation vaccinale de la personneVaccination complĂšteVoyager entre la France et la GrĂšceEntrĂ©eOuvert pour les personnes vaccinĂ©esQuarantaineNon requise pour les personnes vaccinĂ©esMasquesObligatoire dans les espaces publics et les transports en voyageurs sont autorisĂ©s s'ils appartiennent Ă  une catĂ©gorie essentielle telle que les professionnels de la santĂ©, les Ă©tudiants, les membres du gouvernement, les diplomates, le personnel militaire, les travailleurs humanitaires, les Ă©quipages des compagnies aĂ©riennes, les travailleurs saisonniers, les voyageurs en transit ou les voyageurs entrant en GrĂšce pour des raisons autorisĂ©es par l'ambassade ou le consulat de GrĂšce. La liste des catĂ©gories se trouve plus de pays sur la carte des restrictions de voyageDĂ©couvrez les rĂšgles d’entrĂ©e par paysSachez quand partirInscrivez-vous pour recevoir des alertes par e-mail sur la levĂ©e des restrictions. Indiquez les destinations qui vous intĂ©ressent et restez Lechangement d’heure a Ă©tĂ© appliquĂ© pour la premiĂšre fois en 1916, aprĂšs l’Allemagne et le Royaume-Uni, dans le but d'Ă©conomiser des ressources Ă©nergĂ©tiques comme le charbon. À la LibĂ©ration en 1944, l’heure d’étĂ© est abandonnĂ©e en France. Un dĂ©cret du 14 aoĂ»t 1945 fixe l'heure lĂ©gale avec une heure de dĂ©calage par rapport Ă  l'heure de son fuseau horaire (Temps moyen
Club MedEuropeGrĂšceCe qui vous attend en GrĂšce SĂ©jour en GrĂšce voyage dans le temps tout comprisOffrez-vous un sĂ©jour en GrĂšce, lĂ  oĂč tout a commencĂ© et oĂč les couleurs les plus Ă©clatantes de la MĂ©diterranĂ©e vous dĂ©couvrir en GrĂšce Un sĂ©jour en terre d'imaginaire, la GrĂšce all-inclusiveC’est par ses parfums de campagne sauvage que vous dĂ©couvrez la GrĂšce, en partant Ă  la dĂ©couverte des monastĂšres des MĂ©tĂ©ores depuis le resort Club Med Gregolimano. Entre ciel et terre, ces monuments sont construits au sommet d’un piton rocheux ensuite le chemin vers AthĂšnes et l’Acropole, colline lĂ©gendaire oĂč siĂšge le ParthĂ©non depuis des bord du Club Med 2, voguez vers les Cyclades et les mille teintes azurĂ©es de Mykonos et Santorin. Deux icĂŽnes d’une GrĂšce paradisiaque que vous dĂ©couvrez d’üle en Ăźle, et de site archĂ©ologique en site archĂ©ologique, lors de votre sĂ©jour tout MED 2 CROISIÈRES EN MÉDITERRANÉERetour aux origines du monde moderneLors de votre sĂ©jour en GrĂšce, prolongez les rencontres avec l’Histoire en prenant la route du musĂ©e d’Eretria, sur l'Ăźle d’EubĂ©e. Cette citĂ© balnĂ©aire abrite un musĂ©e possĂ©dant une collection importante d’objets et sĂ©jour tout compris en GrĂšce vous mĂšne ensuite dans le Nord, Ă  Thessalonique, deuxiĂšme plus grande ville de GrĂšce. Une ville jeune et fiĂšre de son patrimoine historique. DĂ©couvrez-le en admirant les rondeurs de l’église Agios Pavlos ou en passant les portes du musĂ©e archĂ©ologique les mosaĂŻques exposĂ©es sont Ă  savoir pour un voyage en GrĂšce en familleLa GrĂšce gourmande votre sĂ©jour tout compris sous le signe de DionysosA ce patrimoine naturel et historique s'ajoute un patrimoine culturel et gastronomique. Avec ses spĂ©cialitĂ©s typiquement mĂ©diterranĂ©ennes, la GrĂšce est une destination rĂȘvĂ©e pour les gourmands et curieux. Impossible de passer Ă  cĂŽtĂ© d’un verre d’ouzo glacĂ©, accompagnĂ© d’un plateau de fruits de mer, de dakos ou de moussaka sur le littoral de Santorin, Ă  l’ombre d’ LOCALES AU MENU DU TOUT COMPRIS BY CLUB MEDLe saviez-vous ? Club Med vous propose diffĂ©rentes expĂ©riences de vacances pour explorer la GrĂšce croisiĂšres, circuits, Resort + 3/4 jours de dĂ©couverte... Choisissez les vacances all inclusive qui vous ressemblent !Mixez dĂ©tente et dĂ©couvertesun resort Club Med + un voyage personnalisĂ©A deux ou en famille, nos Escapades vous offrent le cocktail parfait d'un sĂ©jour en Resort Club Med avant ou aprĂšs un itinĂ©raire de quelques jours Ă  personnaliser selon vos Ă  AthĂšnes4 jours / 3 nuitsĂ  partir de 590€/personne§ VĂ©hicule particulier avec chauffeur local pour tous vos trajets§ Guide local francophone sauf visites libres§ DĂ©part de Paris, de certaines villes de province, de GenĂšve et de BruxellesEN SAVOIR PLUS SUR L'ESCAPADE À ATHÈNES Visitez les sites les plus emblĂ©matiques de la GrĂšceen mini-groupe et au meilleur rapport qualitĂ©-prixNos experts ont conçu pour vous 3 circuits pour explorer tous les plus beaux endroits de la GrĂšce le Bleu des Cyclades, LĂ©gendes des Dieux, Escapade Ă  AthĂšnes... Vivez des expĂ©riences uniques et authentiques !CHOISISSEZ VOTRE CIRCUIT CLUB MED EN GRÈCE
ComplĂ©ment: Et pendant ce temps-lĂ  sur France 3. A la diffĂ©rence des JT de TF1 et de France 2, le 19/20 de France 3 ne s’est pas focalisĂ© sur les « images impressionnantes » qui ont mobilisĂ© Claire Chazal et les CroisĂ©s de la chaĂźne privĂ©e, mais aussi les reportages diffusĂ©s sur la premiĂšre chaĂźne publique.A deux reprises le JT s’est ouvert sur la situation en GrĂšce. Cet article fait partie de la sĂ©rie 1. Quand le juge Felice Casson a dĂ©voilĂ© le Gladio
 »2. Quand le Gladio fut dĂ©couvert dans les États europĂ©ens
 »3. Gladio Pourquoi l’OTAN, la CIA et le MI6 continuent de nier »4. Les Ă©gouts de Sa MajestĂ© »5. La guerre secrĂšte, activitĂ© centrale de la politique Ă©trangĂšre de Washington »6. La guerre secrĂšte en Italie »7. La guerre secrĂšte en France » 8. La guerre secrĂšte en Espagne »9. La guerre secrĂšte au Portugal »10. La guerre secrĂšte en Belgique »11. La guerre secrĂšte aux Pays-Bas »12. La guerre secrĂšte au Luxembourg »13. La guerre secrĂšte au Danemark »14. La guerre secrĂšte en NorvĂšge »15. La guerre secrĂšte en Allemagne » Le roi Constantiin II et la junte militaire lors du coup d’État de 1967. Sous les ordres du dictateur fasciste Benito Mussolini, les troupes italiennes tentĂšrent d’envahir la GrĂšce en 1940, mais elles furent repoussĂ©es par une rĂ©sistance populaire massive. L’annĂ©e suivante, Hitler, qui ne voyait pas d’un bon Ɠil la dĂ©faite du Duce, dĂ©cida d’envoyer ses soldats qui conquirent le pays et le placĂšrent sous le contrĂŽle des puissances de l’Axe. Les Grecs n’avaient cependant pas dĂ©posĂ© les armes et, pendant toute la durĂ©e de la guerre, l’armĂ©e allemande, qui devait lutter contre une rĂ©sistance acharnĂ©e, eut beaucoup de mal Ă  garder le contrĂŽle du pays. Comme en Italie et en France, les mouvements de rĂ©sistance Ă  l’occupation fasciste Ă©taient dominĂ©s par la prĂ©sence des communistes. ELAS, l’ArmĂ©e Populaire de LibĂ©ration, avait Ă©tĂ© fondĂ©e Ă  l’initiative du parti communiste grec KKE quelques mois aprĂšs l’invasion allemande. Elle rassemblait des partisans issus de toutes les sensibilitĂ©s de gauche et des femmes ainsi que des ecclĂ©siastiques, dont mĂȘme quelques archevĂȘques, combattaient dans ses rangs. L’EAM, l’aile politique d’ELAS Ă©tait elle aussi dominĂ©e par les communistes. Sur les sept millions d’habitants que comptait alors la GrĂšce, deux millions Ă©taient membres du parti EAM, tandis que 50 000 Ă©taient des combattants actifs d’ELAS. ELAS Ă©tait la bĂȘte noire des nazis et tentait avant tout de leur reprendre le contrĂŽle du pays. Pour ses opĂ©rations, l’ArmĂ©e de LibĂ©ration recevait l’appui du SOE britannique dont les officiers apportaient leurs conseils aux rĂ©sistants grecs sur le terrain et leur fournissaient armes et munitions. De nombreuses amitiĂ©s furent tissĂ©es entre les combattants d’ELAS et les agents de liaison du SOE. Mais les frĂšres d’armes durent subitement se sĂ©parer quand le Premier ministre Winston Churchill dĂ©cida en mars 1943 de cesser de soutenir ELAS, craignant qu’aprĂšs la dĂ©faite de l’Axe, la GrĂšce passe sous le contrĂŽle des communistes. Churchill envoya secrĂštement son ministre des Affaires Ă©trangĂšres Anthony Eden auprĂšs de Staline en octobre 1943 afin de procĂ©der au partage des Balkans. L’accord, scellĂ© Ă  Yalta, laissait aux États-uniens et aux Britanniques le champ libre en GrĂšce et prĂ©voyait le passage de la Roumanie et de la Bulgarie sous contrĂŽle soviĂ©tique. Dans le but de rĂ©duire l’influence des communistes et des socialistes grecs, Londres prĂ©voyait de rĂ©installer au pouvoir l’ancien roi de GrĂšce qui dirigerait le pays avec l’aide d’un gouvernement conservateur. La directive du Foreign Office, le ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres britannique, du 20 mars 1943, mentionnant ce revirement prĂ©cise que le SOE devrait systĂ©matiquement se tourner vers les groupes disposĂ©s Ă  soutenir le roi et le gouvernement et faire bien comprendre aux mouvements antimonarchiques que le roi bĂ©nĂ©ficie du soutien du gouvernement de Sa MajestĂ© ». [1] Seulement le souverain n’était pas vĂ©ritablement populaire dans le pays, Ă  cause notamment de son choix de collaborer avec le dictateur fasciste Metaxas. InspirĂ© par Hitler et Mussolini, Metaxas avait instaurĂ©, vers la fin des annĂ©es 1930, le salut fasciste, bras droit tendu vers l’avant, ainsi qu’une police secrĂšte particuliĂšrement brutale. Cependant, Londres poursuivait sa politique de soutien aux conservateurs et, en octobre 1943, le Foreign Office alla jusqu’à envisager une vĂ©ritable politique visant Ă  attaquer et Ă  affaiblir l’EAM par tous les moyens disponibles », une stratĂ©gie qui fut finalement abandonnĂ©e car jugĂ©e susceptible de compromettre les chances de prendre l’avantage militairement et de s’avĂ©rer contre-productive en renforçant la lĂ©gitimitĂ© politique de l’EAM ». [2] George Grivas Î“Î”ÏŽÏÎłÎčÎż Î“ÏÎŻÎČα Le revirement des Britanniques fut un vĂ©ritable choc pour les membres d’ELAS qui commencĂšrent Ă  ĂȘtre la cible de chasses Ă  l’homme menĂ©es par d’anciens collaborateurs pro-nazis et des unitĂ©s spĂ©ciales d’extrĂȘme droite appuyĂ©es par les Britanniques comme les groupes X du soldat chypriote George Grivas. Churchill, qui observait la scĂšne Ă  distance, remarqua toutefois que les groupes X, incapables de susciter l’adhĂ©sion populaire, ne comptĂšrent guĂšre plus de 600 membres, et qu’ELAS constituait donc toujours la principale force de guĂ©rilla du pays. C’est dans ce contexte que le Premier ministre britannique dĂ©cida fin 1944 de prendre des mesures supplĂ©mentaires pour empĂȘcher les communistes grecs d’accĂ©der au pouvoir. Il donna l’ordre de crĂ©er en GrĂšce une nouvelle armĂ©e secrĂšte d’extrĂȘme droite. Comme l’écrivit le journaliste Peter Murtagh une nouvelle unitĂ© fut créée au sein de l’armĂ©e grecque, qui fut appelĂ©e tour Ă  tour Brigade Montagnarde Grecque, Force d’Intervention HellĂ©nique ou LOK, son acronyme en grec Lochos Oreinon Katadromon ». Conçue comme une arme contre les communistes et les socialistes, l’unitĂ© Ă©tait interdite Ă  tous ceux dont la sensibilitĂ© politique oscillait entre le conservatisme modĂ©rĂ© et la gauche vĂ©ritable. Sous la supervision des officiers britanniques appliquant les ordres exprĂšs de Churchill, l’unitĂ© fut constituĂ©e de royalistes et d’antirĂ©publicains. » [3] Alexandre Papagos Î‘Î»Î­ÎŸÎ±ÎœÎŽÏÎż Î Î±Ï€ÎŹÎłÎż Le marĂ©chal Alexandre Papagos fut choisi pour ĂȘtre le premier directeur de la LOK et, avec le soutien des Britanniques, il entreprit de recruter des militants d’extrĂȘme droite et de combattre ELAS. [4] Alors que l’ArmĂ©e de LibĂ©ration Populaire devait lutter Ă  la fois contre l’occupant nazi et contre la Force d’Intervention HellĂ©nique, Churchill craignit le scandale qui risquerait d’éclater s’il devait ĂȘtre rĂ©vĂ©lĂ© Ă  la population britannique que Londres soutenait secrĂštement les fascistes en lutte contre les communistes grecs. En aoĂ»t 1944, il ordonna donc Ă  la BBC de ne faire aucune mention d’aucune sorte » d’ELAS en traitant de la libĂ©ration de la GrĂšce. [5] Mais quelques semaines plus tard, la rĂ©sistance grecque parvint finalement Ă  vaincre l’occupant allemand et Hitler fut contraint de retirer ses troupes du pays. Winston Churchill exigea immĂ©diatement que la rĂ©sistance dĂ©pose les armes, ce qu’ELAS Ă©tait disposĂ©e Ă  accepter Ă  condition que son dernier ennemi, la LOK, en fĂźt autant. Le massacre de la place Syntagma La Grande-Bretagne refusant que l’armĂ©e secrĂšte rende les armes, l’EAM organisa Ă  AthĂšnes une vaste manifestation dĂ©mocratique pour dĂ©noncer l’ingĂ©rence britannique dans les affaires politiques de la GrĂšce d’aprĂšs-guerre. Celle-ci eut lieu le 3 dĂ©cembre 1944, soit six semaines Ă  peine aprĂšs le dĂ©part des forces d’occupation allemandes. Les organisateurs de la manifestation avaient bien prĂ©cisĂ© leur intention de s’opposer aux Britanniques par des moyens pacifiques, la marche de protestation devant ĂȘtre le prĂ©lude Ă  une grĂšve gĂ©nĂ©rale. Peu aprĂšs 11 h 00 ce matin-lĂ , un groupe de 200 Ă  600 manifestants investit la place Syntagma, qui donne sous les fenĂȘtres du Parlement. Ce petit groupe, constituĂ© pour partie de femmes et d’enfants rassemblĂ©s dans une ambiance festive, devait ĂȘtre rejoint par une foule de 60 000 personnes qui avaient Ă©tĂ© retardĂ©es par des barrages policiers. Tandis que les quelques centaines de personnes s’avançaient sur la place, une rangĂ©e d’hommes en armes, constituĂ©e de policiers et de miliciens, parmi lesquels figuraient vraisemblablement des membres de la LOK, se dressa sur leur passage. Des soldats britanniques et des policiers Ă©quipĂ©s de mitraillettes avaient pris position sur les toits alentour. La tension Ă©tait palpable. L’ordre fut donnĂ© de tirer sur ces enfoirĂ©s » et la manifestation pacifique tourna soudain au bain de sang. Une pluie de balles s’abattit sur les manifestants qui se dispersĂšrent dans toutes les directions. D’aprĂšs des tĂ©moins, la fusillade dura prĂšs d’une heure. 25 manifestants trouvĂšrent la mort, dont un enfant de 6 ans, et 148 autres furent blessĂ©s. Quelques minutes plus tard, le cortĂšge principal arriva sur les lieux. Faisant preuve d’un calme et d’une retenue Ă©tonnants, les 60 000 manifestants se rassemblĂšrent dans la solennitĂ© et le recueillement autour des dĂ©pouilles de leurs camarades abattus. Sur les banniĂšres souillĂ©es du sang des morts, les slogans demandaient la fin de l’ingĂ©rence britannique dans les affaires grecques. De nombreux manifestants brandissaient des drapeaux Ă©tats-uniens et grecs, d’autres le drapeau rouge du socialisme. TrĂšs peu arboraient l’Union Jack. À Londres, Churchill dut affronter la colĂšre des Communes qui demandaient des explications sur les atrocitĂ©s commises Ă  AthĂšnes. Tout en reconnaissant le caractĂšre choquant » des faits, le Premier ministre britannique qualifia nĂ©anmoins de stupide la dĂ©cision de faire dĂ©filer autant d’enfants dans une ville remplie d’hommes en armes. Le rĂŽle de l’armĂ©e secrĂšte d’extrĂȘme droite dans le massacre de la place Syntagma ne fit l’objet d’aucune enquĂȘte. [6] Suite Ă  cette dĂ©monstration de force, les Britanniques restaurĂšrent la monarchie en GrĂšce et obtinrent d’ELAS que celle-ci rende les armes en Ă©change de la promesse d’élections nationales dĂ©mocratiques, lesquelles eurent lieu en mars 1946. Le parti communiste grec et le centre gauche ayant pris la dĂ©cision maladroite de boycotter les urnes pour protester contre l’occupation du pays par les Britanniques, la droite remporta une victoire sans appel. On assista dĂšs lors Ă  une succession de gouvernements fantoches de droite Ă  la botte de Londres. Convaincu que la GrĂšce ne manquerait pas de tomber sous l’autoritĂ© brutale de Staline si la gauche grecque accĂ©dait au pouvoir, le gouvernement continua Ă  ordonner l’arrestation des membres d’EAM dont beaucoup furent torturĂ©s dans les camps de prisonniers de sinistre mĂ©moire, bĂątis sur les Ăźles grecques. En 1945, la plupart des États cĂ©lĂ©brĂšrent la fin de la Seconde Guerre mondiale et, afin d’éviter qu’une telle tragĂ©die ne se reproduise Ă  l’avenir, ils fondĂšrent l’Organisation des Nations Unies. Mais la GrĂšce Ă©tait toujours en proie aux combats et la guerre froide dĂ©buta. À force de frustration, une fraction de la gauche grecque rĂ©solut de reprendre les armes et le maquis et, Ă  l’automne 1946, elle engagea une guerre civile contre les Britanniques et la droite locale. Exsangue au sortir de la guerre, le Royaume-Uni n’était plus en mesure d’assurer le contrĂŽle du pays, au dĂ©but de l’annĂ©e 1947, il demanda donc de l’aide aux États-Unis. Le spĂ©cialiste de la CIA William Blum raconte que les responsables Ă  Washington savaient parfaitement que leur nouveau “gouvernement-client” Ă©tait si vĂ©nal et si nĂ©gligent en matiĂšre de droits de l’Homme que mĂȘme les anticommunistes Ă©tats-uniens les plus fervents en Ă©taient outrĂ©s ». [7] Cependant, comme la Yougoslavie communiste fournissait la gauche grecque en armes et vu que le pays semblait sur le point de basculer dans le communisme, le prĂ©sident Truman parvint en exposant sa fameuse doctrine Ă  convaincre le CongrĂšs de la nĂ©cessitĂ© d’une intervention officielle en GrĂšce. La GrĂšce fut ainsi le premier pays Ă  ĂȘtre envahi par les USA dans le cadre de leur politique de lutte contre le communisme Ă  l’échelle mondiale. Au cours des dĂ©cennies qui suivirent, Washington se servit de l’exemple grec pour justifier ses invasions ouvertes ou clandestines en CorĂ©e, au Guatemala, en Iran, Ă  Cuba, au Cambodge, au Nicaragua, au Panama et dans plusieurs autres pays. Par une Ă©trange manƓuvre idĂ©ologique, Truman qualifia le gouvernement conservateur corrompu d’AthĂšnes de dĂ©mocratique » et assimila ses opposants de gauche Ă  des terroristes », tandis que les forces US dĂ©barquaient en GrĂšce avec de l’équipement lourd. AssociĂ©es Ă  la force d’intervention hellĂ©nique et aux autres unitĂ©s paramilitaires locales, celles-ci disposaient d’effectifs six fois plus nombreux que les quelque 20 000 hommes et femmes rĂ©fugiĂ©s dans les montagnes grecques. Quand Staline comprit en 1948 que la guerre civile en GrĂšce pourrait dĂ©boucher sur un affrontement entre les deux superpuissances, la Yougoslavie fut exclue du bloc soviĂ©tique et l’approvisionnement en armes des partisans grecs commença Ă  dĂ©croĂźtre. Leur situation s’aggrava encore Ă  mesure que la LOK, Ă  prĂ©sent sous contrĂŽle Ă©tats-unien, Ă©tait de mieux en mieux Ă©quipĂ©e et gagnait en puissance. Les USA lancĂšrent alors secrĂštement l’ OpĂ©ration Torch » [“to torch” signifie incendier] au cours de laquelle des milliers de litres de napalm furent dĂ©versĂ©s sur les montagnes grecques. Fin 1948, la rĂ©sistance grecque, aprĂšs avoir battu sur son propre terrain les nazis puis les troupes britanniques, s’inclina finalement. La guerre civile s’acheva sur une victoire totale de la droite grecque et de son protecteur US. » [8] Konstantin Dovas ÎšÎœÎ±ÎœÎŻÎœÎż ΔÎČα L’armĂ©e secrĂšte anticommuniste LOK ne fut pas dĂ©mantelĂ©e Ă  la fin de la guerre civile, elle demeura opĂ©rationnelle afin de contrĂŽler l’opposition grecque. Quand la GrĂšce fut admise au sein de l’OTAN en 1952, elle Ă©tait devenue un parfait alliĂ©, client de confiance pour les USA. Elle Ă©tait farouchement anticommuniste et trĂšs bien intĂ©grĂ©e au systĂšme de l’OTAN. » [9] Clandestinement, la CIA et l’armĂ©e grecque dirigeaient, entraĂźnaient et Ă©quipaient conjointement la LOK placĂ©e sous le commandement du marĂ©chal Alexandre Papagos. L’armĂ©e secrĂšte anticommuniste Ă©tait pour la CIA un outil de premier choix pour influer sur la vie politique dans le pays. La coopĂ©ration clandestine entre les services secrets Ă©tats-uniens, l’armĂ©e et le gouvernement grec fut confirmĂ©e par une sĂ©rie de documents confidentiels dont la population grecque n’apprit l’existence que lors des rĂ©vĂ©lations de 1990. Parmi ceux-ci figurait un document sur l’armĂ©e secrĂšte grecque datĂ© du 25 mars 1955 et signĂ©e par le gĂ©nĂ©ral Truscott pour la CIA, par Konstantin Dovas, chef d’état-major de l’armĂ©e grecque, ainsi que par le Premier ministre du pays Alexandre Papagos. [10] Les signataires confirmĂšrent une nouvelle fois leurs engagements sur l’armĂ©e secrĂšte le 3 mai 1960. [11] D’aprĂšs le journaliste Peter Murtagh, la CIA avait fait de la LOK un programme prioritaire en GrĂšce. Au milieu des annĂ©es 1950, la CIA aidait au financement et Ă  l’approvisionnement de la Force d’intervention, elle l’a mĂȘme minutieusement restructurĂ©e sur le modĂšle des unitĂ©s d’élites Ă©tats-uniennes et britanniques, les Delta Forces et le Special Air Service ou SAS. Sous le commandement de la CIA, les membres de la Force d’intervention se virent distribuer des bĂ©rets verts bien avant que ne soit créée l’unitĂ© du mĂȘme nom. » Comme dans tous les autres pays d’Europe de l’Ouest, les relations entre les combattants locaux et les forces spĂ©ciales britanniques et Ă©tats-uniennes Ă©taient trĂšs cordiales. AprĂšs avoir subi un entraĂźnement spĂ©cial Ă  l’étranger, les officiers grecs Ă©taient particuliĂšrement fiers d’avoir Ă©tĂ© choisis pour rejoindre l’unitĂ© spĂ©ciale. Murtagh prĂ©cise Ă  juste titre que, par l’intermĂ©diaire de la CIA, l’armĂ©e secrĂšte grecque Ă©tait elle aussi en liaison avec l’OTAN et son comitĂ© directeur stay-behind, l’ACC de Bruxelles. La Force d’intervention devint la branche grecque du rĂ©seau paneuropĂ©en de guĂ©rilla mis en place par l’OTAN et la CIA dans les annĂ©es 1950 et contrĂŽlĂ© depuis le quartier gĂ©nĂ©ral de l’OTAN, Ă  Bruxelles, par l’ACC, le ComitĂ© de Coordination AlliĂ©. » ParallĂšlement Ă  sa mission de contrĂŽle intĂ©rieur, la LOK fut aussi entraĂźnĂ©e pour sa fonction stay-behind plus classique. Le rĂ©seau Ă©tait spĂ©cialement conçu pour agir comme une force “stay-behind” aprĂšs l’invasion de l’Europe par les SoviĂ©tiques. Il coordonnerait les actions de guĂ©rilla menĂ©es dans les diffĂ©rents pays occupĂ©s et assurerait la liaison avec les gouvernements en exil. Il devait impliquer les agents des polices secrĂštes et des services de renseignement des pays conquis, ainsi que des civils volontaires. La branche grecque de ce programme Ă©tait aussi appelĂ©e “OpĂ©ration Sheepskin” [peau de mouton]. » [12] La LOK ayant Ă©tĂ© créée dĂšs 1944 par les Britanniques, cela en fait la plus ancienne des toutes les armĂ©es secrĂštes stay-behind actives en Europe pendant la Guerre froide. L’existence de l’armĂ©e secrĂšte avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e en 1987 par l’ancien agent de la CIA Philip Agee dans son livre Dirty Work The CIA in Western Europe, ouvrage qui valut Ă  son auteur de vives critiques de la part de l’Agence de renseignement et du Pentagone. Agee, qui avait travaillĂ© pour la CIA en AmĂ©rique latine durant les annĂ©es 1950, quitta l’Agence en 1969 pour des raisons d’éthique et commença dĂšs lors Ă  dĂ©noncer les opĂ©rations terroristes et les violations des droits de l’Homme perpĂ©trĂ©es par la CIA dans de nombreux pays en rĂ©vĂ©lant le contenu de ces opĂ©rations et le nom des agents impliquĂ©s. Des annĂ©es avant que le scandale Gladio n’éclate en Italie, Agee rĂ©vĂ©la que des groupes paramilitaires dirigĂ©s par des agents de la CIA avaient agi en Europe pendant les annĂ©es 1960 ». Il souligna que de toutes les activitĂ©s de la CIA, aucune n’était aussi directement liĂ©e au dĂ©veloppement d’un potentiel de subversion interne ». [13] Selon Agee, le rĂŽle jouĂ© par la CIA en GrĂšce fut vĂ©ritablement dĂ©cisif. L’agent grĂ©co-amĂ©ricain travaillant pour la CIA recruta plusieurs groupes de citoyens pour constituer ce que la CIA appelait “un noyau vouĂ© Ă  lever une vĂ©ritable armĂ©e de citoyens pour contrer la menace d’un coup d’État de la gauche”. Chacun des groupes ainsi formĂ©s Ă©tait entraĂźnĂ© et Ă©quipĂ© afin d’opĂ©rer comme une unitĂ© de guĂ©rilleros autonomes, capables de mobiliser des hommes et de mener des actions de guĂ©rilla et ne nĂ©cessitant qu’une trĂšs lĂ©gĂšre, voire aucune supervision extĂ©rieure. » Le contrĂŽle de l’armĂ©e secrĂšte demeurait entre les mains de la CIA et de quelques officiers grecs Ă  qui les services secrets Ă©tats-uniens accordaient leur confiance. Les membres de chacun de ces groupes Ă©taient initiĂ©s aux procĂ©dures militaires par la CIA. D’aprĂšs les informations disponibles, la plupart de ces unitĂ©s paramilitaires s’entraĂźnaient dans deux camps l’un situĂ© aux abords de Volos et le second prĂšs du Mont Olympe. AprĂšs une formation de base, les unitĂ©s partaient ensuite s’entraĂźner dans des zones reculĂ©es du Pinde et dans les montagnes prĂšs de Florina. » À l’instar de toutes les armĂ©es secrĂštes dirigĂ©es par la CIA en Europe de l’Ouest, ces unitĂ©s disposaient d’un armement lĂ©ger entreposĂ© dans des caches d’armes. Ces groupes de partisans Ă©taient Ă©quipĂ©s d’armes automatiques ainsi que de mortier lĂ©ger. Les armes Ă©taient stockĂ©es dans divers endroits. La majeure partie du matĂ©riel militaire Ă©tait dissimulĂ©e sous terre et dans des grottes. Chaque membre de ces groupes paramilitaires connaissait l’emplacement de ces arsenaux clandestins, afin de pouvoir s’y rendre sans avoir besoin des instructions de ses supĂ©rieurs ». [14] En raison du grand nombre de personnes impliquĂ©es, plusieurs cercles devaient ĂȘtre mis dans la confidence ce qui rendait par consĂ©quent plus difficile de protĂ©ger le secret entourant l’armĂ©e stay-behind et ses liens avec la CIA. Il est devenu de plus en plus difficile de tenir le projet secret. Un agent de la CIA a qualifiĂ© la situation de “cauchemar” », raconta Agee avant d’ajouter Pour autant qu’on le sache, le groupe paramilitaire n’a jamais Ă©tĂ© dĂ©mantelĂ©. Aux yeux des hauts responsables de la CIA, les groupes placĂ©s sous le commandement de la branche paramilitaire sont comme une “assurance” Ă  long terme sur les intĂ©rĂȘts US en GrĂšce, ils peuvent ĂȘtre utilisĂ©s pour appuyer ou pour diriger le possible renversement d’un gouvernement “antipathique”. “Antipathique” du point de vue de la stratĂ©gie de manipulation Ă©tats-unienne, bien entendu. » [15] La CIA investit des millions de dollars dans l’armĂ©e secrĂšte grecque et bĂątit un vĂ©ritable complexe de refuges et de centres d’entraĂźnement aux abords du Mont Olympe dans le nord-est du pays oĂč les membres de la LOK Ă©taient formĂ©s par des instructeurs de la CIA Ă  diverses pratiques telles que le ski, le saut en parachute et la plongĂ©e sous-marine. [16] Environ 800 caches d’armes furent amĂ©nagĂ©es sur l’ensemble du territoire et l’on estime les effectifs de l’armĂ©e secrĂšte Ă  prĂšs de 1 500 hommes qui, en cas de besoin, pouvaient en recruter 2 000 autres, portant ainsi le nombre total de ces soldats d’élite Ă  prĂšs de 3 500. [17] Thomas Karamessines L’agent grĂ©co-amĂ©ricain de la CIA mentionnĂ© par Agee et qui joua un rĂŽle central dans la crĂ©ation et la direction de l’armĂ©e secrĂšte grecque Ă©tait Thomas Karamessines. Comme bon nombre de ses collĂšgues de l’Agence, Karamessines avait travaillĂ© pour les services secrets Ă©tats-uniens OSS Office of Strategic Services pendant la Seconde Guerre mondiale. En raison de son anticommunisme radical et de ses racines grecques, il fut affectĂ© Ă  l’ambassade US Ă  AthĂšnes en janvier 1946, officiellement comme attachĂ© militaire. Pendant la guerre civile, il Ă©tablit des contacts avec des responsables de la sĂ©curitĂ© britanniques et grecs et des membres de la Force d’intervention hellĂ©nique. Quand la CIA fut créée pour remplacer l’OSS en 1947, Karamessines installa le quartier gĂ©nĂ©ral de l’Agence au cinquiĂšme Ă©tage du Tamion Building qui donne sur la Place Syntagma. En quelques annĂ©es, l’antenne de la CIA compta plus d’une centaine d’agents, des GrĂ©co-AmĂ©ricains comme Karamessines pour la plupart. AthĂšnes devint alors la base arriĂšre des activitĂ©s de la CIA dans la pĂ©ninsule balkanique et au Moyen-Orient, y compris jusqu’en Iran. Prenant une part active aux opĂ©rations spĂ©ciales et Ă  la crĂ©ation des armĂ©es anticommunistes de la CIA, Karamessines fut transfĂ©rĂ© Ă  Rome en 1958 oĂč, en tant que chef de station, il dirigea le Gladio italien et la lutte engagĂ©e contre les communistes locaux. En 1962, il fut contraint de quitter l’Italie suite Ă  des rumeurs sur son implication dans la mort de l’industriel et patron d’ENI Enrico Mattei, survenue dans des circonstances troubles. De retour aux États-Unis, le soldat de l’ombre Karamessines prit la tĂȘte du dĂ©partement des opĂ©rations spĂ©ciales de la CIA en Ă©tant nommĂ© directeur adjoint aux Plans. Il semble qu’il ait aussi menĂ© le combat sur le sol Ă©tats-unien en effet, suite Ă  l’assassinat du prĂ©sident Kennedy en 1963, il fut accusĂ© d’avoir fait disparaĂźtre certains indices et d’avoir dĂ©truit des documents compromettants. Karamessines veilla Ă  ce que la CIA non seulement finance mais Ă©galement contrĂŽle le service de renseignement militaire KYP, en dĂ©pit du fait que celui-ci ait rĂ©guliĂšrement recours Ă  la torture. GrĂące Ă  nos objectifs communs, et bien sĂ»r Ă  l’argent que nous fournissions, collaborer avec eux Ă©tait assez facile », se souvint un ancien agent de la CIA qui avait Ă©tĂ© stationnĂ© en GrĂšce. Les hommes du KYP s’y entendaient assez bien pour faire parler les communistes et tous ceux qui flirtaient avec les SoviĂ©tiques. » [18] Les agents grecs Ă©coutaient les communications radio des Bulgares et des Roumains et envoyaient les bandes aux États-Unis oĂč elles Ă©taient dĂ©codĂ©es par les experts de la NSA. En espionnant l’opposition grecque, le KYP et la CIA amassĂšrent pas moins de 15 tonnes de donnĂ©es et constituĂšrent 16,5 millions de dossiers sur les citoyens grecs considĂ©rĂ©s comme une menace pour l’État. Quand le stockage des archives commença Ă  poser un sĂ©rieux problĂšme, la CIA fournit au KYP un systĂšme informatique. Ironie de l’Histoire, la premiĂšre dĂ©mocratie moderne, les USA, offrit Ă  la premiĂšre dĂ©mocratie de l’AntiquitĂ©, la GrĂšce, les premiers ordinateurs destinĂ©s au contrĂŽle de la population. Le chef du KYP se montra particuliĂšrement enthousiaste devant cette nouvelle machine, il invita mĂȘme la presse Ă  venir la contempler. Posant fiĂšrement Ă  cĂŽtĂ© du trĂšs imposant appareil, il dĂ©clara Les Grecs peuvent dormir sur leurs deux oreilles car cette merveille de technologie amĂ©ricaine, elle, reste toujours en Ă©veil », sur quoi, afin de dĂ©montrer l’efficacitĂ© du systĂšme, il appuya sur un bouton ennemi du pays », ce qui eut pour effet de faire apparaĂźtre le dossier personnel d’un journaliste prĂ©sent sur les lieux et d’embarrasser quelque peu les agents du KYP. [19] La CIA et l’oligarchie locale contrĂŽlant la gauche et les communistes grecs par l’intermĂ©diaire de la LOK et du KYP, la seule menace pour l’équilibre du pouvoir provenait des Ă©lections dĂ©mocratiques. Laughlin Campbell, chef de station de la CIA de 1959 Ă  1962, craignait une victoire de la gauche aux Ă©lections nationales d’octobre 1961, de nombreux Ă©lecteurs furent donc incitĂ©s, par la menace ou par l’argent, Ă  voter conformĂ©ment aux directives du KYP. Dans certains villages, les candidats soutenus par l’armĂ©e et la CIA obtinrent mĂȘme plus de voix qu’il n’y avait d’habitants en Ăąge de voter. Tout fonctionna comme prĂ©vu et l’union du centre dont l’inclination Ă  gauche Ă©tait redoutĂ©e n’obtint qu’un peu plus du tiers des suffrages, ce qui lui garantit 100 siĂšges au Parlement. Son leader, George Papandreou cria Ă  la fraude Ă©lectorale et obtint qu’une commission indĂ©pendante mĂšne l’enquĂȘte. Quand celle-ci confirma ses allĂ©gations, Papandreou promit au gouvernement une lutte sans merci. George Papandreou Î“Î”ÏŽÏÎłÎčÎż Î Î±Ï€Î±ÎœÎŽÏÎ­ÎżÏ…. Ne pas confondre avec son petit-fils pro-US. BĂ©nĂ©ficiant d’un rĂ©el soutien populaire, Papandreou trouva le courage de dĂ©fier la CIA et le KYP et, en 1963, il contraignit le Premier ministre pro-US Konstantin Karamanlis Ă  la dĂ©mission. Les tensions s’accentuĂšrent aux Ă©lections de 1963, oĂč l’Union du Centre obtint 42 % des suffrages et 138 des 300 siĂšges du Parlement. À la tĂȘte du premier parti de l’union, Papandreou fut nommĂ© Premier ministre en fĂ©vrier 1964. Pour la premiĂšre fois depuis l’occupation allemande, la droite grecque se voyait en situation de perdre une grande partie de son poids politique. Papandreou tenait les rĂȘnes du pays pour quatre ans, une Ă©volution qui Ă©branla l’establishment conservateur. Pour beaucoup, y compris pour certains conseillers de premier plan, cela laissait prĂ©sager une prise de pouvoir imminente par les communistes, et cela, ils Ă©taient bien dĂ©cidĂ©s Ă  l’enrayer. » [20] Il fallait renverser le Premier ministre George Papandreou. Jack Maury, qui avait remplacĂ© Campbell Ă  la tĂȘte de l’antenne athĂ©nienne de la CIA, reçut l’ordre de se dĂ©barrasser de Papandreou. Le chef de station aimait faire Ă©talage de son pouvoir il portait des costumes voyants, d’énormes chevaliĂšres et conduisait une grosse voiture amĂ©ricaine, plus grande que celle de l’ambassadeur », comme il se plaisait Ă  le souligner. Il complota en secret avec le roi Constantin et des officiers royalistes et conservateurs de l’armĂ©e grecque et, en 1965, il parvint Ă  dĂ©missionner George Papandreou par prĂ©rogative royale. [21] La pĂ©riode qui suivit ce coup silencieux fut caractĂ©risĂ©e par des gouvernements Ă©phĂ©mĂšres et les efforts clandestins entrepris par le KYP, sur les conseils de l’agent Constantin Plevris, pour conditionner le climat politique. Il y eut Ă  cette Ă©poque plusieurs attentats dans le pays. En 1965, le pont de Gorgopotamos fut dĂ©truit par une explosion au moment prĂ©cis oĂč l’ensemble de la classe politique commĂ©morait la rĂ©sistance au nazisme. Le choix du lieu Ă©tait hautement symbolique puisque les Grecs Ă©taient particuliĂšrement fiers d’avoir empĂȘchĂ© les Allemands de le dĂ©truire pendant l’occupation. L’attentat fit cinq morts et une centaine de blessĂ©s, dont beaucoup griĂšvement. AprĂšs tout, nous Ă©tions officiellement formĂ©s au terrorisme », commenta par la suite un agent impliquĂ© dans des opĂ©rations stay-behind, soulignant ainsi le puissant soutien dont ces hommes avaient bĂ©nĂ©ficiĂ©. [22] Alexandre Mastas Î‘Î»Î­ÎŸÎ±ÎœÎŽÏÎż ÎœÎŹÎ± Ce soutien provenait de l’administration de Lyndon Johnson, Ă  Washington, qui avait dĂ©jĂ  eu l’occasion Ă  Chypre de signifier au gouvernement grec qui Ă©tait aux commandes. À l’étĂ© 1964, le prĂ©sident Johnson convoqua l’ambassadeur grec Alexandre Matsas Ă  la Maison-Blanche et lui dit que les problĂšmes de Chypre devaient ĂȘtre rĂ©solus par la partition de l’üle en deux zones, l’une grecque, l’autre turque. Matsas refusa, provoquant la fureur de Johnson Écoutez-moi bien, M. l’ambassadeur. Je me fous de votre Parlement et de votre Constitution. L’AmĂ©rique est un Ă©lĂ©phant. Chypre est une puce. La GrĂšce est une puce. Si ces deux puces continuent Ă  chatouiller l’élĂ©phant, il pourrait bien les Ă©craser d’un coup de trompe, et pour de bon ! » Comme le soulignait Johnson, le gouvernement grec devait se conformer aux ordres de la Maison-Blanche. Les Grecs profitent largement des dollars amĂ©ricains, M. l’Ambassadeur. Si votre Premier ministre continue Ă  me parler de DĂ©mocratie, de Parlement et de Constitution, il se pourrait bien que lui, son Parlement et sa Constitution n’en aient plus pour trĂšs longtemps. » [23] Quand Matsas, outrĂ©, tenta de protester Je ne peux tolĂ©rer de telles maniĂšres », Johnson continua N’oubliez pas de rĂ©pĂ©ter Ă  votre vieux Papa-je-ne-sais-plus-quoi ce que je viens de vous dire. N’oubliez pas de lui dire, vous m’entendez ? », sur quoi Matsas cĂąbla la conversation au Premier ministre George Papandreou. Quand la NSA intercepta le message, le tĂ©lĂ©phone de Matsas sonna. C’était le prĂ©sident Johnson Vous cherchez les ennuis, M. l’ambassadeur ? Vous voulez vraiment que je me mette en rogne ? Il s’agissait d’une conversation privĂ©e. Vous n’étiez pas censĂ©s rĂ©pĂ©ter les termes que j’ai employĂ©s devant vous. Faites attention. » [24] Clic. Fin de la communication. Andreas Papandreou, le fils du Premier ministre, observait avec un certain dĂ©goĂ»t le jeu de manipulations et la guerre secrĂšte qui se livraient dans son pays. AprĂšs avoir frĂ©quentĂ© un mouvement trotskiste alors qu’il Ă©tait Ă©tudiant, Andreas avait quittĂ© la GrĂšce pour les États-unis dans les annĂ©es 1930, afin d’échapper Ă  la rĂ©pression du rĂ©gime dictatorial de Metaxas. NaturalisĂ© Ă©tats-unien, il avait embrassĂ© une brillante carriĂšre d’économiste et d’universitaire, dirigeant le dĂ©partement d’économie de l’universitĂ© de Californie, Ă  Berkley. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il avait servi dans la Marine US et, aprĂšs 1945, il fut approchĂ© par la CIA afin de rejoindre le bureau politique de la zone mĂ©diterranĂ©enne. Quand, vers la fin des annĂ©es 1950, il comprit le rĂŽle que jouaient les États-Unis en GrĂšce, il coupa les ponts avec la CIA et regagna son pays natal oĂč il devint l’un des plus virulents dĂ©tracteurs de la politique Ă©tats-unienne. Dans un style dĂ©magogique rappelant celui de Castro, le jeune Papandreou s’en prenait dans ses discours enflammĂ©s Ă  l’ingĂ©rence des USA dans les affaires grecques, Ă  l’OTAN, Ă  la corruption du roi, aux partis conservateurs et aux Ă©lites grecques en gĂ©nĂ©ral. Le Pentagone et la CIA enragĂšrent de voir qu’un deuxiĂšme Papandreou osait dĂ©fier la prĂ©sence US en GrĂšce. Pour le journaliste Peter Murtagh, on peut Ă  peine imaginer la haine qu’éprouvaient la droite conservatrice et la CIA pour le fils du Premier ministre ». [25] En 1964, Andreas Papandreou, qui assumait des fonctions ministĂ©rielles, dĂ©couvrit que le KYP espionnait rĂ©guliĂšrement les conversations des membres du gouvernement et transmettait les informations ainsi obtenues Ă  la CIA. De colĂšre, il rĂ©voqua deux hauts responsables du service et les remplaça par deux agents jugĂ©s plus fiables Ă  qui il ordonna de mettre un terme Ă  toute forme de coopĂ©ration avec la CIA. Cependant, comme le raconta Papandreou lui-mĂȘme, le nouveau directeur du KYP reparut en s’excusant, expliquant qu’il ne pouvait le faire. Tout le matĂ©riel Ă©tait Ă©tats-unien, contrĂŽlĂ© par la CIA ou par des Grecs eux-mĂȘmes sous les ordres de la CIA. Il n’était plus possible de faire la distinction entre les deux services. Ils Ă©taient bĂątis selon la mĂȘme structure et chaque responsable avait son homologue. ConcrĂštement, ils formaient une seule et mĂȘme agence. » [26] Andreas Papandreou ΑΜΎρέα Î Î±Ï€Î±ÎœÎŽÏÎ­ÎżÏ… Alors qu’Andreas Papandreou continuait Ă  dĂ©fier le KYP, Norbert Anshutz, l’adjoint du chef de mission de l’ambassade US, le rencontra et lui conseilla d’annuler les ordres qu’il avait transmis au KYP. Papandreou refusa et ordonna au reprĂ©sentant Ă©tats-unien de quitter son bureau, Ă  la suite de quoi, Anshutz, trĂšs en colĂšre, l’avertit qu’ il y aurait des consĂ©quences ». [27]] Le coup d’État militaire survint la nuit du 20 au 21 avril 1967, un mois avant la tenue des prochaines Ă©lections pour lesquelles toutes les enquĂȘtes, y compris celles de la CIA, prĂ©voyaient un triomphe de l’union du centre, l’alliance de gauche de George et Andreas Papandreou. La LOK dĂ©clencha le putsch, basĂ© sur le plan PromĂ©thĂ©e, un programme conçu par l’OTAN qui devait ĂȘtre mis en Ɠuvre en cas d’insurrection communiste. En cas d’opposition, le plan Ă©tait trĂšs clair Écraser sans la moindre hĂ©sitation toute rĂ©sistance de l’ennemi ». [28] Vers minuit, la LOK prit le contrĂŽle du ministĂšre de la DĂ©fense grec qui, signe de l’admiration vouĂ©e aux États-uniens, avait Ă©tĂ© baptisĂ© le Pentagone ». Les hommes de la LOK ne rencontrĂšrent qu’une trĂšs faible rĂ©sistance et, sous le commandement du colonel Costas Aslanides, un parachutiste aguerri, le bĂątiment fut sĂ©curisĂ©. Une fois le Pentagone investi par les putschistes, la deuxiĂšme phase fut dĂ©clenchĂ©e Ă  la faveur de l’obscuritĂ©, des blindĂ©s entrĂšrent dans la capitale et, emmenĂ©s par le gĂ©nĂ©ral Sylianos Pattakos, ils encerclĂšrent le Parlement, le palais royal, les bĂątiments de la radio et les centres de communication. À la tĂȘte de sa colonne de blindĂ©s, Pattakos emprunta le mĂȘme itinĂ©raire que celui pris par les Allemands quand ils avaient conquis AthĂšnes en avril 1941. De temps Ă  autre les blindĂ©s s’arrĂȘtaient et cherchaient du regard le signe d’une Ă©ventuelle rĂ©sistance. Mais il n’y en eut pas. AthĂšnes Ă©tait endormie. Cette nuit-lĂ , George Papandreou, alors ĂągĂ© de 78 ans, Ă©tait lui aussi endormi dans sa modeste maison aux murs blanchis de Kastri, Ă  quelques kilomĂštres de la capitale. Comme dans tous les coups d’État, le plan Ă©tait effroyablement simple. Des hommes en armes frappĂšrent Ă  sa porte, Papandreou fut arrĂȘtĂ© et emmenĂ© dans l’un des deux vĂ©hicules militaires qui avaient cernĂ© la maison. Au mĂȘme moment, 8 hommes firent irruption au domicile d’Andreas Papandreou, 7 portaient des baĂŻonnettes au canon, le huitiĂšme une mitraillette. Dans la confusion qui s’en suivit, Andreas parvint Ă  s’échapper par le toit, mais, l’un des soldats le força finalement Ă  se rendre en pointant une arme sur la tĂȘte de son fils de 14 ans. ConformĂ©ment aux plans trĂšs prĂ©cis Ă©tablis Ă  l’avance, au cours des 5 heures qui suivirent, plus de 10 000 citoyens furent arrĂȘtĂ©s par des escadrons militaires et conduits vers des centres d’accueil ». Lors d’un entretien qu’il accorda un an plus tard, le colonel Yannis Ladas, le directeur de la police militaire grecque, alors ĂągĂ© de 47 ans, souligna avec fiertĂ© la prĂ©cision et la rapiditĂ© avec laquelle le plan de l’OTAN avait Ă©tĂ© appliquĂ©. En seulement 20 minutes, tous les politiciens, tous les individus, tous les anarchistes figurant sur les listes ont pu ĂȘtre raflĂ©s ... c’était un plan trĂšs simple, un plan diabolique. » [29] À son rĂ©veil, la population grecque s’aperçut tout d’abord que le tĂ©lĂ©phone avait Ă©tĂ© coupĂ©, avant de rĂ©aliser que les militaires avaient pris le pouvoir. À six heures, le colonel George Papadhopoulos annonça dans les mĂ©dias qu’il avait pris le pouvoir afin de dĂ©fendre la dĂ©mocratie, la libertĂ© et le bonheur. Onze articles de la Constitution furent suspendus. Les citoyens pouvaient Ă  prĂ©sent ĂȘtre arrĂȘtĂ©s sur-le-champ et sans mandat et traĂźnĂ©s devant un tribunal militaire. Les manifestations et les grĂšves furent interdites et les comptes bancaires gelĂ©s. Le nouvel homme fort d’AthĂšnes, George Papadhopoulos, servait comme officier de liaison du KYP auprĂšs de la CIA depuis 1952 et il Ă©tait connu au sein de son service comme l’homme de confiance du chef de station Maury. À Washington cependant, tout le monde n’approuvait pas les mĂ©thodes brutales de la CIA. Quelques jours aprĂšs le putsch, le sĂ©nateur Lee Metcalf critiqua vivement l’administration Johnson et dĂ©nonça devant le CongrĂšs la junte grecque qu’il qualifia de rĂ©gime militaire de collaborateurs et de sympathisants du nazisme ... bĂ©nĂ©ficiant du soutien amĂ©ricain ». [30] Une semaine aprĂšs le coup d’État, l’ambassadeur US Ă  AthĂšnes, Philip Talbot, se plaignit auprĂšs de Maury, assimilant l’opĂ©ration menĂ©e par les États-Unis Ă  un viol de la dĂ©mocratie ». Maury rĂ©pondit simplement Comment voulez-vous violer une pute ? » [31] À cause de l’implication de la Force d’intervention hellĂ©nique, le coup d’État militaire en GrĂšce fut qualifiĂ© de coup Gladio ». Or on ne trouve qu’un seul autre pays oĂč les armĂ©es secrĂštes anticommunistes se sont livrĂ©es Ă  des putschs la Turquie. En Italie, le rĂ©seau Gladio avait rĂ©alisĂ© un coup silencieux » en juin 1964, lors de l’opĂ©ration Piano Solo » au cours de laquelle le gĂ©nĂ©ral De Lorenzo, l’homme de confiance de la CIA, Ă©tait entrĂ© dans Rome avec chars, transports de troupes blindĂ©s, jeeps et lance-grenades tandis que les forces de l’OTAN effectuaient de grandes manƓuvres militaires dans la rĂ©gion. L’opĂ©ration avait abouti Ă  la dĂ©mission des ministres socialistes. L’historien Ă©tats-unien Bernard Cook a soulignĂ© Ă  juste titre que Piano Solo ressemble au plan PromĂ©thĂ©e mis en Ɠuvre par le Colonel George Papadhopoulos en 1967 pour instaurer un gouvernement militaire en GrĂšce. Avec pour but de dĂ©stabiliser l’Italie et d’enrayer la progression de la gauche, le plan n’était rien de plus qu’une “copie conforme de Gladio” ». [32] Collin, un expert en questions militaires, convient que le projet de De Lorenzo Ă©tait similaire par ses aspects techniques Ă  celui par lequel le colonel Papadhopoulos a pris le pouvoir en GrĂšce quelques annĂ©es plus tard ». [33] La junte militaire grecque consolida son pouvoir en gĂ©nĂ©ralisant les emprisonnements et l’usage de la torture, des pratiques que l’on n’avait plus observĂ©es en Europe de l’Ouest depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. La plupart des personnes arrĂȘtĂ©es dans les heures qui suivirent le coup d’État furent ensuite transfĂ©rĂ©es vers des prisons civiles ou militaires. Des communistes, des socialistes, des artistes, des universitaires, des journalistes, des Ă©tudiants, des femmes engagĂ©es en politique, des ecclĂ©siastiques et leurs familles et amis furent torturĂ©s. On leur arrachait les ongles. On leur frappait les pieds Ă  coups de bĂąton jusqu’à ce que la peau se dĂ©chire et que les os se brisent. On introduisait des objets tranchants dans le vagin des femmes. On enfonçait des linges souillĂ©s, souvent avec de l’urine ou des excrĂ©ments, dans la gorge des victimes pour les asphyxier, on insĂ©rait des tubes dans leur anus et on y injectait de l’eau Ă  trĂšs haute pression, on leur faisait subir des Ă©lectrochocs. [34]] Nous sommes tous des dĂ©mocrates ici », tenait Ă  prĂ©ciser l’inspecteur Basil Lambro, le chef de la police secrĂšte d’AthĂšnes. Tous ceux qui sont amenĂ©s ici parlent. Vous n’allez pas gĂącher nos statistiques. » Le tortionnaire exposait clairement la situation Ă  ses victimes Nous sommes le gouvernement. Vous n’ĂȘtes rien. Le gouvernement n’est pas seul. Il est soutenu par les États-uniens. » S’il Ă©tait d’humeur, Lambro pouvait Ă©galement livrer son analyse gĂ©opolitique Le monde se divise en deux camps les Russes et les États-uniens. Nous sommes les États-uniens. Estimez-vous heureux qu’on ne vous ait qu’un peu torturĂ©s. En Russie, ils vous auraient tuĂ©s. » [35] La droite italienne et ses combattants secrets Ă©taient admiratifs de l’efficacitĂ© avec laquelle les Grecs Ă©taient parvenus, avec l’aide de la CIA, Ă  vaincre la gauche. En avril 1968, les colonels grecs invitĂšrent une cinquantaine de fascistes italiens, dont le cĂ©lĂšbre Stefano Delle Chiaie, Ă  se rendre en GrĂšce pour observer par eux-mĂȘmes. À leur retour en Italie, les Gladiateurs franchirent un cap dans la violence et commencĂšrent Ă  poser des bombes dans des endroits publics. Ces attentats, qui tuĂšrent et mutilĂšrent des centaines de personnes, furent imputĂ©s aux communistes italiens. Les militaires de la junte grecque furent Ă  leur tour impressionnĂ©s de voir avec quelle efficacitĂ© leurs camarades italiens avaient amenĂ© leur pays au bord du coup d’État et le 15 mai 1969, Papadhopoulos leur envoya ce tĂ©lĂ©gramme de fĂ©licitations Son excellence le Premier ministre constate que les efforts mis en Ɠuvre depuis quelque temps en Italie par le gouvernement grec commencent Ă  porter leurs fruits ». [36] La dictature militaire finit par imploser Ă  cause d’une absence quasi-totale de soutien populaire aprĂšs que les colonels se soient engagĂ©s dans une aventure impĂ©rialiste en finançant en 1974 un coup d’État Ă  Chypre visant Ă  remplacer le gouvernement lĂ©gitime de gauche de l’archevĂȘque Makarios par un rĂ©gime fantoche qui aurait permis l’annexion de l’üle. Au lieu de cela, en rĂ©ponse au putsch, les troupes turques envahirent Chypre. Cela donna lieu Ă  de violents affrontements qui firent plusieurs milliers de morts et provoquĂšrent finalement la partition de l’üle entre le Nord turc et le Sud grec. Les colonels furent arrĂȘtĂ©s et traduits en justice. Papadhopoulos fut condamnĂ© Ă  mort en 1975 pour haute trahison, sa peine fut par la suite commuĂ©e en emprisonnement Ă  vie. L’abolition de la monarchie fut votĂ©e par rĂ©fĂ©rendum et une nouvelle Constitution fut adoptĂ©e. AprĂšs avoir Ă©tĂ© libĂ©rĂ© de prison, Andreas Papandreou passa quelques annĂ©es en exil au Canada et en SuĂšde. Il regagna son pays Ă  la chute du rĂ©gime des colonels et reprit sa carriĂšre politique. Il fonda le Mouvement Socialiste panhellĂ©nique PASOK qui remporta les Ă©lections de 1981. NommĂ© Premier ministre, il forma le premier gouvernement socialiste de la GrĂšce d’aprĂšs-guerre. La mĂȘme annĂ©e, le pays devint un membre Ă  part entiĂšre de la CommunautĂ© EuropĂ©enne, mais Papandreou ne se dĂ©partit pas de son style radical et menaça Ă  plusieurs reprises de se retirer de l’OTAN. Il ne mit jamais sa menace Ă  exĂ©cution, mais, six mois avant sa mort, lors des rĂ©vĂ©lations sur le Gladio italien, Andreas Papandreou fut le premier ex-chef de gouvernement Ă  confirmer qu’une armĂ©e secrĂšte du mĂȘme type avait aussi existĂ© dans son pays. C’est cette rĂ©vĂ©lation qui donna au scandale son ampleur internationale et provoqua l’embarras des responsables politiques du continent. Le 30 octobre 1990, Andreas Papandreou dĂ©clara dans un entretien accordĂ© au journal grec Ta Nea que c’est en 1984, alors qu’il Ă©tait Premier ministre, qu’il avait dĂ©couvert en GrĂšce une armĂ©e secrĂšte commandĂ©e par l’OTAN trĂšs semblable au Gladio italien et qu’il avait ordonnĂ© son dĂ©mantĂšlement. L’ancien ministre de la DĂ©fense Nikos Kouris confirma que l’armĂ©e secrĂšte grecque avait Ă©tĂ© active pendant la Guerre froide. Notre projet de structure clandestine a Ă©tĂ© lancĂ© en 1955 », prĂ©tendit-il par un accord conclu entre le chef de services secrets grecs et la CIA. Quand j’ai appris l’existence de ce pacte inacceptable ... j’en ai informĂ© Andreas Papandreou ... et l’ordre a Ă©tĂ© donnĂ© de dissoudre Red Sheepskin. » [37]] Fin 1990, des voix s’élevĂšrent dans les rangs de l’opposition socialiste pour exiger l’ouverture d’une enquĂȘte parlementaire, mais la demande fut rejetĂ©e par le gouvernement conservateur d’alors et par le nouveau parti dĂ©mocrate. Le ministre de la DĂ©fense Ioannis Varvitsiotis dut reconnaĂźtre devant le Parlement que l’information fournie par Papandreou Ă©tait exacte et que la CIA et des commandos locaux avaient bien bĂąti un rĂ©seau secret, dans le cadre d’une opĂ©ration baptisĂ©e Sheepskin, qui avait apparemment Ă©tĂ© dĂ©mantelĂ© en 1988 ». [38] Le ministre de l’Ordre public grec, Yannis Vassiliadis, indiqua cependant que la police n’enquĂȘterait pas sur des fantasmes » de liens entre l’opĂ©ration Sheepskin et les actes de terrorisme perpĂ©trĂ©s sur le territoire national. Comme bon nombre de ses homologues europĂ©ens, le ministre insista sur la fonction stay-behind de l’armĂ©e secrĂšte grecque, en dĂ©mentant catĂ©goriquement toute tentative de contrĂŽle de la politique intĂ©rieure Sheepskin Ă©tait l’un des plans conçus par l’OTAN dans les annĂ©es 1950 et nĂ© de l’idĂ©e que lorsqu’un pays est victime d’une occupation ennemie, il est prĂ©fĂ©rable qu’il dispose d’un rĂ©seau de rĂ©sistance organisĂ©. Il prĂ©voyait que soient rĂ©partis sur le territoire des caches d’armes et des agents qui formeraient le noyau combattant de la guĂ©rilla. En d’autres termes, c’était un acte dĂ©fendable au nom de l’intĂ©rĂȘt national. » [39] Comme malgrĂ© tout l’opposition continuait Ă  rĂ©clamer une enquĂȘte officielle, le ministre de la DĂ©fense Varvitsiotis souligna qu’il n’y avait aucun besoin d’ouvrir une enquĂȘte parlementaire sur l’armĂ©e secrĂšte puisque lui-mĂȘme allait rĂ©gler cette affaire dĂ©licate au sein de son ministĂšre. Il confia cette investigation potentiellement explosive Ă  un gĂ©nĂ©ral qui avait servi Ă  l’OTAN et comme attachĂ© militaire Ă  Washington. Avant mĂȘme que soit bouclĂ© le rapport sur le stay-behind grec, Varvitsiotis put donc garantir Ă  ses collĂšgues que le gouvernement [n’avait] absolument rien Ă  craindre ». [40] [1] Mackenzie, W. J. M., History of the Special Operations Executive Britain and the resistance in Europe British Cabinet Office, Londres, 1948, L’original du Bureau des Archives Publiques de Londres n’a toujours pas Ă©tĂ© publiĂ©, il le sera prochainement chez Frank Cass.[2] Mackenzie, Special Operations Executive, Le journaliste du Guardian Peter Murtagh a Ă©crit un rĂ©cit passionnĂ© de la trahison de la rĂ©sistance grecque et de la confiscation de la dĂ©mocratie en GrĂšce par les Anglo-Saxons durant la Guerre froide. BasĂ© sur des documents rĂ©cemment dĂ©classifiĂ©s et sur des entretiens avec plusieurs diplomates Ă©tats-uniens et britanniques et des employĂ©s de la CIA, son livre porte le titre Ă©loquent The Rape of Greece. The King, the Colonels, and the Resistance Simon & Schuster, Londres, 1994, [Le Viol de la GrĂšce. Le Roi, les Colonels et la RĂ©sistance][4] Aucun auteur spĂ©cifiĂ©, Spinne unterm Schafsfell. In SĂŒdeuropa war die Guerillatruppe besonders aktiv – auch bei den MilitĂ€rputschen in Griechenland und der TĂŒrkei ? » Dans le magazine d’informations allemand Der Spiegel, N°48, du 26 novembre 1990. Et Leo MĂŒller, Gladio. Das Erbe des Kalten Krieges. Der NATO Geheimbund und sein deutscher VorlĂ€ufer Rowohlt, Hambourg, 1991, Murtagh, Rape, Ibid., Voir aussi The Concise History of Greece Cambridge University Press, 1992 du professeur Richard Clogg, qui Ă©crit que Des policiers indisciplinĂ©s ont ouvert le feu sur une manifestation sur la Place de la Constitution, au cƓur de la ville, faisant une quinzaine de morts », William Blum, Killing Hope US Military and CIA interventions since World War II Common Courage Press, Maine, 1995, Murtagh, Rape, Blum, Killing Hope, MĂŒller, Gladio, Et Jens Mecklenburg ed., Gladio Die geheime Terrororganisation der Nato Elefanten Press, Berlin, 1997, Jacques Baud, EncyclopĂ©die du renseignement et des services secrets Lavauzelle, Paris, 1997, Murtagh, Rape, Philip Agee et Louis Wolf, Dirty Work The CIA in Western Europe Lyle Stuart Inc., Secaucus, 1978, Agee, Dirty Work, and 156.[15] Ibid.[16] Murtagh, Rape, Magazine politique autrichien Zoom, N°4/5, 1996, Es muss nicht immer Gladio sein. Attentate, Waffenlager, ErinnerungslĂŒcken », Murtagh, Rape, Ibid., Ibid., Blum, Killing Hope, Aucun auteur spĂ©cifiĂ©, Spinne unterm Schafsfell. In SĂŒdeuropa war die Guerillatruppe besonders aktiv – auch bei den MilitĂ€rputschen in Griechenland und der TĂŒrkei ? » dans l’hebdomadaire d’informations allemand Der Spiegel, N°48, du 26 novembre 1990.[23] Murtagh, Rape, Ibid.[25] Ibid., CitĂ© dans Blum, Killing Hope, Ibid., Murtagh, Rape, Ibid., Christopher Simpson, Blowback America’s Recruitment of Nazis and its Effects on the Cold War Weidenfeld and Nicolson, Londres, 1988, Agee, Dirty Work, Bernard Cook, The Mobilisation of the Internal Cold War in Italy dans History of European Ideas. Vol. 19, 1994, Cook Ă©crit “une copie conforme de Gladio” entre guillements car il cite Paul Grinsborg, A History of Contemporary Italy Society and Politics, 1943–1988 Penguin, New York, 1990, Richard Collin, The De Lorenzo Gambit The Italian Coup Manque of 1964 Sage, Beverly Hills, 1976, Voir Amnesty International, Torture in Greece The First Torturer’s Trial in 1975. Londres, 1977. Passim. Et Blum, Killing Hope, Murtagh, Rape, Murtagh, Rape, Jean-Francois Brozzu-Gentile, L’affaire Gladio Editions Albin Michel, Paris, 1994, 42 and 90. Le quotidien britannique The Observer a apparemment publiĂ© dans l’une de ses Ă©ditions le message cĂąblĂ© le 15 mai 1969 par les colonels grecs Ă  leurs amis italiens. Brozzu-Gentile ne prĂ©cise toutefois pas de quelle Ă©dition il s’agit. Le voyage effectuĂ© par les fascistes italiens chez les colonels grecs dans le cadre de l’opĂ©ration Gladio est Ă©galement rapportĂ© dans le rapport parlementaire italien sur Gladio et les attentats Senato della Repubblica. Commissione parlamentare d’inchiesta sul terrorismo in Italia e sulle cause della mancata individuazione dei responsabiliy delle stragi Il terrorismo, le stragi ed il contesto storico politico. Redatta dal presidente della Commissione, Senatore Giovanni Pellegrino. Rome, 1995, Gentile, Gladio, John Palmer, Undercover NATO Group may have had terror links’ » dans le quotidien britannique The Guardian du 10 novembre 1990.[39] Agence de presse internationale Associated Press, le 14 novembre 1990.[40] Aucun auteur spĂ©cifiĂ©, Spinne unterm Schafsfell. In SĂŒdeuropa war die Guerillatruppe besonders aktiv – auch bei den MilitĂ€rputschen in Griechenland und der TĂŒrkei ? » Dans l’hebdomadaire d’informations allemand Der Spiegel, N°48, 26 novembre 1990.
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A l'heure des grands dĂ©parts en vacances, la France rurale et l'Ă©tranger attirent © Xinhua / ABACA Press , avec AFP 04/07/2022 Ă  0723, Mis Ă  jour le 04/07/2022 Ă  0722 L'heure des grands dĂ©parts en vacances a sonnĂ© et malgrĂ© quelques angoisses liĂ©es Ă  de possibles nouvelles grĂšves aux aĂ©roports le weekend prochain, les Français sont nombreux Ă  mettre le cap vers l'Ă©tranger cette annĂ©e, profitant de la levĂ©e des restrictions liĂ©es Ă  la pandĂ©mie de Covid-19. Et dans un contexte oĂč l'inflation pĂšse sur le budget de nombreux foyers, les vacances en France, notamment au vert, continuent d'avoir la cote. Les gens ne souhaitent pas se priver de vacances. Pour encaisser le choc inflationniste, soit ils puisent dans leurs Ă©conomies, soit ils cherchent des moyens pour partir malgrĂ© tout, peut-ĂȘtre moins loin, dans des destinations plus abordables », rĂ©sume Ă  l'AFP Xavier Rousselou, porte-parole d'Abritel, plateforme de locations entre particuliers. Au total, 34 millions de nos concitoyens envisagent de partir en juillet-aoĂ»t. C'est prĂšs de 2 millions de plus qu'avant la crise », relevait dimanche Didier Arino, le directeur gĂ©nĂ©ral du cabinet Protourisme, sur Europe 1. Les voyants sont au vert, Ă  l'exception des problĂšmes de transport et de personnel ».AprĂšs l'annulation de quelque 150 vols entre jeudi et samedi derniers Ă  l'aĂ©roport de Paris-Charles de Gaulle, touchĂ© par un conflit social, d'autres perturbations sont Ă  craindre pour le weekend de dĂ©marrage des vacances scolaires. Un nouveau prĂ©avis de grĂšve a Ă©tĂ© dĂ©posĂ© par les pompiers Ă  partir du vendredi 8 juillet 05H00 et jusqu'au dimanche 10 Ă  minuit. Et ce, alors que les aĂ©roports feront le plein, Air France anticipant notamment une reprise forte » cet Ă©tĂ©. Jean-Pierre Mas, prĂ©sident des Entreprises du voyage agences de voyage, redoute des problĂšmes Ă©pouvantables dans le transport aĂ©rien, de disponibilitĂ©, de rĂ©gularitĂ© et d'attente dans les aĂ©roports, Ă  cause des grĂšves annoncĂ©es », mais aussi du manque de personnel et du manque d'anticipation de la situation ». La suite aprĂšs cette publicitĂ© 2022 pourrait ĂȘtre une annĂ©e record » dans les campingsDestinations privilĂ©giĂ©es Ă  l'Ă©tranger, l'Espagne et la GrĂšce arrivent en tĂȘte, suivies par l'Italie, la Turquie ou encore la Tunisie. Les Etats-Unis et le Canada marchent aussi trĂšs fort, tout comme l'AmĂ©rique centrale », dĂ©taille-t-il. Les rĂ©servations en agences de voyage ont augmentĂ© de 8% pour juillet-aoĂ»t en nombre de dossiers et de 20% en chiffre d'affaires par rapport Ă  2019 ». Du cĂŽtĂ© des vacances en France, le littoral reste en tĂȘte des demandes sur Abritel. Mais les destinations rurales, pas forcĂ©ment loin des grandes villes, de plus grande proximitĂ© » sont aussi trĂšs prisĂ©es, comme la moyenne montagne, le Jura, le Cantal, la Haute-Loire ou la Bourgogne », indique Xavier Rousselou. La tendance Ă  partir Ă  la campagne, trĂšs significative lors des premiers dĂ©confinements pour avoir de l'espace et du calme, se renforce et s'ancre. ... Par goĂ»t, mais avec peut-ĂȘtre aussi un facteur budget au lieu de faire deux fois le plein de carburant, on ne le fera qu'une fois », dit-il. Et une location Ă  la campagne est souvent, Ă  prestation Ă©quivalente, moins chĂšre que les grandes destinations littorales ». La suite aprĂšs cette publicitĂ© La question du pouvoir d'achat et de la recherche d'un trĂšs bon rapport qualitĂ©/prix » se voit aussi dans les rĂ©servations au camping, relĂšve Nicolas Dayot, prĂ©sident de la fĂ©dĂ©ration de l'hĂŽtellerie de plein air FNHPA. Les deux premiĂšres semaines de juillet, habituellement moins demandĂ©es et moins chĂšres que fin juillet ou dĂ©but aoĂ»t, sont dĂ©jĂ  trĂšs bien rĂ©servĂ©es dans de trĂšs nombreux campings, voire complĂštes ». Et les emplacements nus » pour tentes, camping-cars et caravanes » ont beaucoup sĂ©duit, souligne M. Dayot, selon qui les classes populaires recherchent des vacances Ă  des prix trĂšs efficaces ». Il estime que 2022 pourrait ĂȘtre une annĂ©e record » dans les campings. Le numĂ©ro un europĂ©en des rĂ©sidences de loisirs Pierre et Vacances prĂ©voit des taux d'occupation de plus de 90% », mieux qu'avant la crise. On fait le plein parce que cet Ă©tĂ© [...] les Français ont envie de repartir en vacances, mais ils veulent repartir prĂšs de chez eux, parce qu'il y a des risques sanitaires, des contraintes Ă©conomiques, une conscience Ă©cologique aussi », estimait le directeur gĂ©nĂ©ral de Pierre et Vacances - Center Parcs, Franck Gervais, rĂ©cemment sur BFMTV. CĂŽtĂ© transports, la SNCF table sur un Ă©tĂ© record », le niveau de rĂ©servations dĂ©passant fin juin de 10% celui, dĂ©jĂ  record, de 2019 Ă  la mĂȘme date. Pour la plateforme BlaBlaCar, l'activitĂ© de 2022 devrait se rapprocher de celle de 2019, avec 4,5 millions de voyageurs attendus cet Ă©tĂ© sur son rĂ©seau de co-voiturage et de bus. Contenus sponsorisĂ©s
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FrappĂ©e par une troisiĂšme vague de chaleur estivale qui remonte et s'intensifie dans le sud du pays, la France est dĂ©sormais entiĂšrement frappĂ©e par la sĂ©cheresse, aprĂšs le passage de Paris et sa petite couronne sous "vigilance", consĂ©quence d'un mois de juillet le plus sec jamais enregistrĂ©. Un Ă©pisode de canicule centrĂ© sur mercredi et jeudi La prĂ©fecture d'Ile-de-France a placĂ© en vigilance "sĂ©cheresse" Paris, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne, rejoignant ainsi l'ensemble des autres dĂ©partements mĂ©tropolitains, dĂ©jĂ  concernĂ©s. Une sĂ©cheresse qui s'aggrave alors que l'Hexagone vit sa troisiĂšme canicule en Ă  peine deux mois, rendant encore plus perceptibles les consĂ©quences du rĂ©chauffement climatique. "Un Ă©pisode de canicule se confirme pour le milieu de semaine, centrĂ© sur mercredi et jeudi avec des tempĂ©ratures maximales entre 34 Ă  38 °C et localement 40°C", a indiquĂ© le 1er aoĂ»t MĂ©tĂ©o-France. En consĂ©quence, quatre dĂ©partements du Sud-Est ArdĂšche, DrĂŽme, Gard et Vaucluse et les PyrĂ©nĂ©es-Orientales restent en vigilance orange. Cinquante autres dĂ©partements, au sud d'une ligne allant de la Charente-Maritime jusqu'Ă  l'Alsace, sont en vigilance jaune. — MĂ©tĂ©o-France meteofrance August 1, 2022 AssĂšchement des sols Dans ce contexte, dĂ©jĂ  propice Ă  des feux de forĂȘt inĂ©dits, un incendie a ravagĂ© lundi "au moins 200 hectares" de maquis sur la commune de Santo-Pietro di Tenda en Haute-Corse, a indiquĂ© Ă  l'AFP un porte-parole des pompiers. Autre illustration des consĂ©quences nĂ©gatives, l'ArdĂšche a annoncĂ© lundi l'installation en urgence de six climatiseurs au sein d'un Foyer de l'enfance Ă  Privas, oĂč "rĂšgne depuis des semaines" une "chaleur Ă©touffante", selon un communiquĂ© de la collectivitĂ©. Cette nouvelle canicule s'annonce plus brĂšve et moins intense, prĂ©cise MĂ©tĂ©o-France, que celle de mi-juillet, lors de laquelle des records absolus avaient Ă©tĂ© battus dans 64 communes, flirtant voire dĂ©passant les 40°C dans plusieurs localitĂ©s. Mais ce retour si rapide de fortes chaleurs vient frapper une majeure partie du pays dĂ©jĂ  affectĂ©e par une sĂ©cheresse exceptionnelle et aux consĂ©quences immĂ©diates, notamment sur l'agriculture, le transport fluvial ou les loisirs aquatiques. Seulement 9,7 millimĂštres de prĂ©cipitations agrĂ©gĂ©es ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s en France mĂ©tropolitaine le mois dernier, un dĂ©ficit d'environ 84 % par rapport aux normales, presque aussi peu que les 7,8 mm de mars 1961, le record des minima depuis les premiers relevĂ©s nationaux en aoĂ»t 1958. "Ce fort dĂ©ficit de prĂ©cipitation, qui fait suite Ă  un printemps trĂšs sec et conjuguĂ© avec des fortes chaleurs, contribue Ă  aggraver l'assĂšchement des sols", met en garde MĂ©teo-France. Si dĂ©sormais l'ensemble de la France est sous vigilance "sĂ©cheresse" avec des restrictions d'eau Ă  diffĂ©rents niveaux, 57 prĂ©fectures ont dĂ©signĂ© des territoires en Ă©tat de crise, synonyme d'arrĂȘt des prĂ©lĂšvements non prioritaires "y compris des prĂ©lĂšvements Ă  des fins agricoles". "Seuls les prĂ©lĂšvements permettant d'assurer l'exercice des usages prioritaires sont autorisĂ©s santĂ©, sĂ©curitĂ© civile, eau potable, salubritĂ©", explique le site d'information sĂ©cheresse du gouvernement, Propluvia. L’Europe occidentale a fait face en juillet Ă  une sĂ©cheresse historique et Ă  deux vagues de chaleur en Ă  peine un mois, au cours desquelles se sont dĂ©clenchĂ©s des feux de forĂȘt ravageurs comme en Gironde, en Espagne ou en GrĂšce. Toutefois "depuis le 1er mai 2022, la GrĂšce a suspendu ses restrictions d’entrĂ©e sur son territoire depuis l’étranger quel que soit le pays d’origine. Aucun document sanitaire PrĂ©ambule le Parti communiste de GrĂšce de 1918 Ă  1956 1Le Parti socialiste ouvrier grec, créé en novembre 1918, fut transformĂ©, en novembre 1924, en Parti communiste de GrĂšce KKE. De 1931 Ă  1956, Ă  la suite de l’intervention de l’Internationale communiste Komintern, le Parti grec participa Ă  des luttes cruciales pour le pays il devint l’organisateur principal de la RĂ©sistance grecque en fondant, en 1941, l’EAM Front national de libĂ©ration et, en 1942, l’ELAS ArmĂ©e populaire de libĂ©ration nationale. AprĂšs l’armistice et les accords de Varkiza janvier‑fĂ©vrier 1945, les communistes grecs s’opposĂšrent aux forces gouvernementales dans la guerre civile 1946‑1949. En 1949, aprĂšs la dĂ©faite de l’ArmĂ©e dĂ©mocratique l’AD fut l’armĂ©e des partisans grecs dans cette guerre, le Parti et ses militants durent s’exiler en URSS et dans les dĂ©mocraties populaires. De 1956 Ă  1968, Ă  la suite des ingĂ©rences multiformes de l’Union soviĂ©tique dans la vie intĂ©rieure du KKE, les communistes grecs firent face Ă  plusieurs crises internes jusqu’à ce qu’en 1968, le Parti communiste de GrĂšce se scinde en deux partis dits assez vite, parti de l’intĂ©rieur » et parti de l’extĂ©rieur » ; les disputes et les diffĂ©rends dans la direction du Parti grec Ă©clatĂšrent dans la Roumanie de Ceaußescu, siĂšge du CC ComitĂ© central du KKE jusqu’en 1968, en dĂ©stabilisant complĂštement les anciens camarades dans une conjoncture historique marquĂ©e par la crise de la dictature en GrĂšce avril 1967 – juillet 1974. 2DĂšs l’arrivĂ©e de Nikos Zachariadis au poste de secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du KKE en 1931, des efforts furent entrepris pour inculquer des rĂšgles soviĂ©tiques dans la politique du Parti, efforts qui se poursuivirent jusque dans les annĂ©es 1950. La tendance Ă  l’universalisation de ces principes relevait d’un engagement idĂ©ologique. Dans les annĂ©es 1950, la bolchevisation du KKE ne se limitait pas simplement Ă  l’approbation de la suprĂ©matie du Parti communiste de l’Union soviĂ©tique PCUS. Ce n’était pas seulement le lĂ©ninisme ou les principes bolcheviks qui devaient mobiliser la conscience des communistes grecs. L’universalisme bolchevik prĂŽnĂ© par le KKE exaltait les liens indissolubles entre le peuple de la GrĂšce et le grand peuple russe » et encore la profonde gratitude exprimĂ©e par le peuple grec envers le grand peuple russe ». Le KKE reconnaissait l’URSS comme le phare » qui amĂšnerait, plus ou moins vite, l’humanitĂ© au socialisme, puis au communisme. 3À partir de 1956, la politique soviĂ©tique fut directement liĂ©e Ă  l’arrivĂ©e de Nikita Khrouchtchev au pouvoir. Citons François Fejtö 1 François Fejtö avec la collaboration d’Ewa Kulesza‑Mietkowski, 1992, la fin des dĂ©mocraties popu ... Les diffĂ©rences culturelles entre les PC des dĂ©mocraties populaires Ă©clatĂšrent au grand jour pendant la pĂ©riode de dĂ©stalinisation, Ă  la suite de la tentative de Khrouchtchev de rĂ©former les mĂ©thodes d’action et les relations entre les Partis frĂšres ». En reconnaissant, dans sa dĂ©claration de Belgrade de mai 1955 et celle de Moscou du 31 octobre 1956, la pluralitĂ© des voies vers le socialisme », le numĂ©ro un soviĂ©tique ouvrait la porte Ă  deux manifestations opposĂ©es des tendances autonomistes refoulĂ©es [
]1. 4En 1956, les formes que prit la dĂ©zachariadisation », autrement dit le limogeage de Zachariadis par la direction soviĂ©tique, ouvrirent la voie Ă  une bataille fratricide dans les rangs des communistes grecs. Cela dans la mesure oĂč elles visaient Ă  annihiler tant la combativitĂ© que l’intĂ©gritĂ© morale et politique de l’ancien secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral. Zachariadis Ă©tait constamment appelĂ© par ses camarades le petit Staline », celui qui aurait conduit les communistes grecs Ă  la victoire. Cette politique soviĂ©tique touchait donc au symbolique, Ă  ce qui constituait, et, croyons‑nous, constitue encore, le trĂ©fonds de la rĂ©sistance psychique et, en dernier ressort, politique. Et ceci, parce que la fin ignominieuse d’un symbole signifie bien plus qu’une dĂ©faite la dĂ©capitation de l’icĂŽne » Zachariadis fut perçue par lui et, bien Ă©videmment par ses disciples, comme l’amorce d’un long processus d’asservissement, d’assujettissement et de soumission de soi. C’était comme une excommunication totale tissĂ©e par l’ordre soviĂ©tique » et destinĂ©e Ă  faire disparaĂźtre non seulement leurs luttes, mais surtout leur dignitĂ© communiste », leur code axiologique et moral. Ce fut le dĂ©but d’une lutte acharnĂ©e entre le PCUS et la vieille garde » du KKE. 2 Sur ce sujet, voir Nicolas Werth, 2001, Histoire de l’Union soviĂ©tique de l’Empire russe Ă  l’Uni ... 5Les troubles du PCUS eurent une rĂ©sonance directe dans le Bureau politique du KKE, qui dĂ©pendait plus que jamais des SoviĂ©tiques. Citons un exemple caractĂ©ristique comme on le sait, en juin 1957, le PrĂ©sidium du Soviet suprĂȘme, Ă  l’initiative de Georgui Malenkov, Viatcheslav Molotov, MikhaĂŻl Pervoukhine, AndreĂŻ Sabourov, Lazare Kaganovitch, Kliment Vorochilov et NikolaĂŻ Boulganine, rĂ©clama la dĂ©mission de Nikita Khrouchtchev. Mais le ComitĂ© central, rĂ©uni grĂące au soutien inconditionnel du marĂ©chal Guergui Joukov, se transforma en arbitre du conflit qui divisait le BP Bureau politique. Ainsi le CC remporta‑t‑il une victoire significative sur l’ancienne garde stalinienne en ratifiant en mĂȘme temps les acquis du XXe CongrĂšs2. Face Ă  ces Ă©vĂ©nements, le BP du KKE adopta la rĂ©solution suivante RĂ©solution du Bureau politique du CC du KKE, Le groupe antiparti » de Kaganovitch, Malenkov et Molotov attachĂ© Ă  des conceptions pĂ©rimĂ©es et erronĂ©es, tout en se livrant Ă  une activitĂ© fractionnelle antiparti, est digne de la sanction la plus sĂ©vĂšre. Et cela, parce qu’il a violĂ© le plus haut principe lĂ©niniste de l’unitĂ© du Parti et a contrecarrĂ© les projets de son dĂ©veloppement [
]. 6 juillet 1957 3 Archives d’histoire sociale contemporaine ASKI, KKE, K. 384, Ί=20/34/50. Document en grec [c’est ... Le BP du CC du KKE3. 4 Nicolas Werth, 2001, Histoire de l’Union soviĂ©tique, op. cit., p. 441. 6Cette rĂ©solution n’était en rĂ©alitĂ© qu’une copie mot Ă  mot de la dĂ©cision du CC du PCUS qui, aprĂšs avoir annulĂ© le vote du PrĂ©sidium, dĂ©nonça et condamna les activitĂ©s fractionnelles du groupe antiparti4 ». Cette façon de rĂ©agir devint progressivement la norme de conduite principale du BP. En effet, pendant la pĂ©riode 1956‑1962, la seule stratĂ©gie approuvĂ©e par le KKE fut celle qui avait reçu le consentement explicite du Kremlin. Les cadres supĂ©rieurs du KKE, dont l’autoritĂ© s’étendait thĂ©oriquement Ă  tous les domaines relatifs Ă  la GrĂšce, voyaient leur fonction dĂ©coupĂ©e en plusieurs parties et leur influence rĂ©duite par une sĂ©rie de dĂ©cisions des instances de Moscou. Leur rĂŽle principal consistait plutĂŽt en une fonction administrative qu’en un travail politique rĂ©el. Il en rĂ©sultait parfois un rassemblement hĂ©tĂ©roclite des forces du KKE sans aucune homogĂ©nĂ©itĂ© politique entre elles l’essentiel restait que l’action des communistes grecs fĂ»t toujours compatible avec les orientations principales de la politique extĂ©rieure du Kremlin. Ceux qui n’obĂ©issaient pas Ă  cette rĂšgle Ă©taient exclus du Parti. Les cadres qui se disputaient le pouvoir au sein de la direction du KKE y Ă©taient perpĂ©tuellement encouragĂ©s par les divers groupes antagoniques du PCUS. Ainsi, tout comme dans certaines dĂ©mocraties populaires, les clivages historiques du PCUS se rĂ©percutaient directement dans les rangs du KKE. C’est ici que nous pouvons dĂ©tecter le fond du problĂšme la crise de la direction du KKE apparut de maniĂšre manifeste au lendemain de l’éclatement des conflits, plus ou moins dissimulĂ©s, au sein du PCUS. DĂšs lors, le KKE Ă©tait divisĂ© en plusieurs factions antagoniques qui se rĂ©fĂ©raient sans cesse Ă  la suprĂ©matie naturelle » de l’URSS. La critique de Ceaușescu des Ă©meutes de Tachkent 1955 Ă  la scission du KKE 1968 7AprĂšs la dĂ©faite de l’AD au cours de la guerre civile grecque, les communistes furent divisĂ©s en deux groupes principaux la population civile fut rĂ©partie entre les dĂ©mocraties populaires, les divisions militaires de l’AD furent transfĂ©rĂ©es en URSS, Ă  Tachkent. Les Ă©meutes qui eurent lieu Ă  Tachkent en 1956 eurent des consĂ©quences dramatiques Ă  la suite d’une sĂ©rie d’actes de vengeance entre les ex‑partisans de l’AD, plusieurs condamnations, des peines de rĂ©clusion furent prononcĂ©es. Certains membres de la CollectivitĂ© de Tachkent goĂ»tĂšrent donc Ă  la prison. 5 Sur ce sujet, voir Nikos Papadatos, 2014, l’histoire de la scission du Parti communiste de GrĂšce ... 8Le rejet du projet de programme du KKE par les SoviĂ©tiques en 1954 marqua le commencement d’un long processus qui se termina par l’éviction de Nikos Zachariadis en fĂ©vrier 1956. Le clivage politique et les Ă©tapes de la transition entre l’ancienne forme du communisme et son avatar rĂ©formiste ont marquĂ© l’histoire du PCUS puis, aprĂšs les Ă©meutes des communistes grecs Ă  Tachkent5, celle du KKE. Cette politique soviĂ©tique se reflĂ©ta dans la politique du KKE et dĂ©stabilisa ses appareils organisationnels Ă  Tachkent. Panos Dimitriou, un des protagonistes principaux de ces Ă©vĂ©nements parle ouvertement de l’ingĂ©rence du PCUS Ă  Tachkent 6 Journal Eleftherotypia, 3 avril 1980. Les disciples antistaliniens de l’équipe de Khrouchtchev voyaient d’un bon Ɠil ces points de vue [la lutte contre Zachariadis et son passĂ©] et favorisaient notre lutte. C’est‑à‑dire nous Ă©tions dans le mĂȘme camp et ils nous ont entourĂ©s de leur bienveillance [
]6. 9Ce tĂ©moignage fut confirmĂ© par une autre source quelques annĂ©es plus tard, Nicolae Ceaußescu, Ă  l’occasion d’une entrevue qui s’est dĂ©roulĂ©e le 3 avril 1968, entre le ComitĂ© central du Parti communiste roumain PCR et les reprĂ©sentants du CC du KKE, en particulier avec Kostas Koliyannis et Leonidas Striggos, membres du CC du KKE, confirma complĂštement l’hypothĂšse de l’ingĂ©rence de l’URSS et des partis frĂšres » dans les affaires intĂ©rieures du KKE 7 Arhivele NaĆŁionale Istorice Centrale Fonds al PCR – SecĆŁia relaĆŁii ext., dos. 47/1 ... [
]. Je vous ai dit tout Ă  l’heure [
], dit Ceaußescu, qu’un jour il faudra dire pourquoi on s’est ingĂ©rĂ© dans les affaires intĂ©rieures de votre Parti en 1956, parce que je suis sĂ»r que lorsque le Parti communiste arrivera au pouvoir en GrĂšce, il nous blĂąmera pour cela, et il arrivera Ă  la conclusion qu’on a mal rĂ©agi, comme, Ă  l’heure actuelle, on le dit, nous‑mĂȘmes dans le passĂ©, notre Parti a mal rĂ©agi [face Ă  cette question] [
]7. 10Comment expliquer ce revirement de la politique roumaine face Ă  une question, plus ou moins internationale, orchestrĂ©e par le grand frĂšre soviĂ©tique » ? Dans les annĂ©es 1960, la politique roumaine face Ă  l’URSS bouleversa les calculs politiques des Occidentaux. Nicolae Ceaußescu fut perçu en Occident comme un leader soucieux d’indĂ©pendance et prĂȘt Ă  rompre ses relations politiques avec l’URSS. Le rapprochement spectaculaire de la Roumanie avec la Chine inquiĂ©tait les SoviĂ©tiques. Au dĂ©but de l’annĂ©e 1967, le conflit sino‑soviĂ©tique franchit un nouveau palier dans la tension aprĂšs le dĂ©clenchement de la rĂ©volution culturelle » en Chine, les SoviĂ©tiques ne pouvaient plus investir politiquement dans une ConfĂ©rence Ă©ventuelle qui aurait pu contribuer Ă  l’unitĂ© du camp socialiste. En janvier 1967, le Drapeau rouge, organe officiel du Parti communiste chinois, accusa les rĂ©visionnistes modernes » de Moscou d’avoir donnĂ© leur appui Ă  la clique antiparti » en s’ingĂ©rant dans les affaires intĂ©rieures de la RĂ©publique populaire de Chine. Le 9 janvier 1967, dans ses ThĂšses sur le cinquantiĂšme anniversaire de la prise du pouvoir », le CC du PCUS Ă©valua les Ă©vĂ©nements en Chine en qualifiant la rĂ©volution culturelle » de tentative visant Ă  substituer au marxisme‑lĂ©ninisme authentique une phrasĂ©ologie et des dogmes pseudo‑rĂ©volutionnaires ». Au mois de fĂ©vrier, plusieurs manifestations eurent lieu Ă  PĂ©kin et Ă  Moscou. Les manifestants se rĂ©unirent devant l’ambassade de l’URSS Ă  PĂ©kin et devant l’ambassade de Chine populaire Ă  Moscou. Le danger d’un conflit interne au monde communiste, entre les deux gĂ©ants du camp socialiste, Ă©tait une possibilitĂ© qui menaçait la stabilitĂ© du systĂšme communiste ». Face Ă  ce conflit, la position adoptĂ©e par Bucarest fut considĂ©rĂ©e par Moscou comme une initiative contraire aux intĂ©rĂȘts soviĂ©tiques. Voyons les faits de plus prĂšs en fĂ©vrier 1967, Ceaußescu donna Ă  la dĂ©lĂ©gation du KKE des informations importantes sur l’étendue du conflit sino‑soviĂ©tique 8 Fonds al PCR – SecĆŁia relaĆŁii ext., dos. 9/1967, ff. 31, 32. [
]. Les jours oĂč il y a eu des manifestations devant l’ambassade soviĂ©tique Ă  PĂ©kin et l’ambassade chinoise Ă  Moscou, nous Ă©tions inquiets [
] face Ă  la possibilitĂ© d’une rupture des relations diplomatiques entre la Chine et l’Union soviĂ©tique. Nous avons dĂ©cidĂ© d’envoyer aux camarades chinois et aux camarades soviĂ©tiques un message faisant preuve de notre inquiĂ©tude tout en exprimant notre position [demander aux deux Partis] de ne pas procĂ©der Ă  des actions qui aboutiraient Ă  une situation [de non‑retour]. Nous avons soulevĂ© la question de la prise de mesures assurant la mise en place des procĂ©dures rĂ©guliĂšres de la diplomatie officielle. Je vous prie de garder ces informations [pour vous‑mĂȘmes], car il s’agit d’une question strictement interne qui ne sera en aucun cas divulguĂ©e. Mais je vous ai donnĂ© ces informations afin de vous tenir au courant du rĂ©sultat de cette initiative. Notre ambassadeur a Ă©tĂ© reçu par les camarades chinois, par le ministre des Affaires Ă©trangĂšres ChĂ©n YĂŹ. Nous avons envoyĂ© un message Ă  Zhou Enlai et Ă  Mao Zedong ainsi qu’à l’Union soviĂ©tique, aux camarades Brejnev et Kossyguine. ChĂ©n YĂŹ a naturellement dit qu’il faut blĂąmer les camarades soviĂ©tiques et que le message sera transfĂ©rĂ© Ă  Mao Zedong et Ă  Zhou Enlai [
]. Notre ambassadeur a Ă©tĂ© aussi reçu par les camarades soviĂ©tiques, par Andropov il a dit qu’il transfĂ©rera notre message aux camarades Brejnev et Kossyguine et que la responsabilitĂ© repose sur le cĂŽtĂ© chinois. Il a dit Ă  la dĂ©lĂ©gation roumaine son avis personnel en insistant sur ceci le fait que le message fut envoyĂ© tant aux Chinois qu’aux SoviĂ©tiques, sans condamner les Chinois, met en Ă©vidence que, pour les Roumains, les SoviĂ©tiques sont sur le mĂȘme pied d’égalitĂ© que les Chinois. Selon lui, la responsabilitĂ© repose sur le cĂŽtĂ© chinois [
] et, vu sous cet angle, le message n’a pas Ă©tĂ© bien accueilli par le PCUS. Certes, notre ambassadeur a contestĂ© cette apprĂ©ciation. Cela s’est produit le 8 fĂ©vrier au cours des manifestations [
]8 11Ceaußescu s’efforça de mettre en cause la rhĂ©torique officielle dĂ©fendue par Moscou. Cette dĂ©nonciation » du style » historique de la direction du PCUS mit en Ă©vidence la politique de Bucarest qui revendiquait de facto son autonomie relative Ă  l’égard de Moscou. Elle prit la forme d’une stricte neutralitĂ© vis‑à‑vis des problĂšmes internes du camp socialiste. De maniĂšre significative, cette critique pouvait, sous certaines conditions, bouleverser de fond en comble le principe de dĂ©pendance absolue du KKE Ă  l’égard du PCUS. L’argumentation suivante de Ceaußescu ne laissait pas indiffĂ©rents certains membres du BP du KKE tels que Dimitrios Partsalidis dit souvent Mitsos, et citĂ© comme M. Partsalidis et Panos Dimitriou Ă©galement membres du secrĂ©tariat du ComitĂ© central du Parti grec, qui avaient dĂ©jĂ  commencĂ© Ă  avoir des doutes en ce qui concerne la politique internationale soviĂ©tique Voyons les dires intĂ©ressants du leader roumain 9 Ibid., f. 36. [
]. Que montrent d’aprĂšs Marx la pratique du mouvement communiste international et celle du mouvement ouvrier ? Les problĂšmes sont affichĂ©s publiquement et des points de vue sont Ă©changĂ©s. Ainsi, une ligne spĂ©cifique et un concept idĂ©ologique Ă©taient créés, sans conduire Ă  la fusillade de ceux qui exprimaient d’autres points de vue, mĂȘme si leurs critiques Ă©taient des critiques acerbes. Il est vrai que Marx n’était pas le prĂ©sident d’un gouvernement, je dis cela comme une plaisanterie, mais je suis convaincu que mĂȘme s’il avait Ă©tĂ© prĂ©sident du gouvernement, il n’aurait pas agi de la mĂȘme façon. À titre d’exemple Ă  l’époque de LĂ©nine, pendant la pĂ©riode oĂč le PCUS luttait en vue de prendre le pouvoir, les dĂ©bats Ă©taient longs jusqu’à l’adoption dĂ©finitive des thĂšses par le PCUS. Ainsi a‑t‑il abouti Ă  la cristallisation d’une conception [politique] correcte. C’est pourquoi nous pensons qu’un dĂ©bat est requis, mais dans le contexte d’une analyse spĂ©cifique des problĂšmes. Nous ne pouvons accepter ni rĂ©futer une opinion en fonction de notre propre opinion, considĂ©rant celui qui n’est pas d’accord avec nous comme quelqu’un qui s’oppose Ă  nous. Parce que cela nous amĂšne prĂ©cisĂ©ment Ă  ce que faisait l’Église, aussi bien orthodoxe que catholique au lieu d’analyser scientifiquement [les faits] nous arrivons Ă  la confirmation d’un dogme auquel tous doivent croire, et celui qui n’y croit pas est considĂ©rĂ© comme hĂ©rĂ©tique. Est‑ce possible de dire que le vrai marxisme‑lĂ©ninisme est constituĂ© par ce que [
] [dit un seul Parti] ? Je n’ai vu ça ni chez Marx, ni chez Engels, ni chez LĂ©nine [
]9. 12La politique de non‑ingĂ©rence de la Roumanie dans les affaires intĂ©rieures des autres partis frĂšres » Ă©tait due, selon l’argumentation officielle du PCR, Ă  une réévaluation de l’histoire soviĂ©tique. La question de la sincĂ©ritĂ© certes discutable de ces thĂšses eut un Ă©cho considĂ©rable dans la direction du KKE. Elle laissait entendre par lĂ  que les courants socialistes centrifuges qui ne mettaient pas en pĂ©ril la politique extĂ©rieure de la Roumanie pouvaient ĂȘtre dĂ©sormais tolĂ©rĂ©s par Bucarest. Pour les communistes grecs, les dires du leader roumain revĂȘtirent un sens Ă©vident 10 Ibid., ff. 33, 34. [
]. Vous connaissez, dit Ceaußescu, l’histoire du PCUS, les luttes [internes] qui datent de l’époque de LĂ©nine et la façon dont elles ont Ă©tĂ© rĂ©solues vous vous rappelez les problĂšmes avec Trotski et Boukharine. LĂ©nine a rĂ©solu ces problĂšmes dans un esprit qui visait Ă  maintenir le contexte du renforcement et de l’unitĂ© [du Parti]. En 1917, vous vous rappelez que Zinoviev et Kamenev furent accusĂ©s publiquement parce qu’ils avaient trahi la rĂ©volution, mais ils sont restĂ©s au pouvoir. Ainsi, LĂ©nine a rĂ©solu pratiquement et publiquement ce problĂšme. Par la suite, tout n’a pas Ă©tĂ© rĂ©solu ainsi vous vous rappelez les procĂšs qui ont eu lieu [en URSS] et les rĂ©vĂ©lations du PCUS en 1956 Ă  ce sujet ? [Les Chinois] comment devaient‑ils rĂ©agir ? Commencer Ă  condamner l’Union soviĂ©tique ou procĂ©der Ă  ce que nous avons fait Ă  l’époque, dĂ©fendre l’Union soviĂ©tique ? En 1937, 1938 et 1939, quand ces procĂšs eurent lieu, nous avons dĂ©fendu l’Union soviĂ©tique, au moment oĂč les choses ne se sont pas rĂ©solues de maniĂšre dĂ©mocratique [mais] de maniĂšre contraire aux rĂšgles du Parti. Pourquoi dis‑je tout ça ? Parce que nous sommes inquiets face aux faits qui se dĂ©roulent en Chine. Nous devrions comprendre que la solution n’est pas de commencer Ă  blĂąmer la Chine en aggravant les choses. Et si nous pouvons aider Ă  trouver une solution, cela signifie ne pas s’ingĂ©rer [
] dans les affaires intĂ©rieures des autres Partis [
]10. 13Ces thĂšses roumaines envenimĂšrent davantage les luttes internes des communistes grecs qui voyaient apparaĂźtre les premiĂšres fissures » tangibles dans le camp du socialisme rĂ©el ». Plus concrĂštement, l’annĂ©e 1967 marqua un tournant trĂšs important dans les relations des membres du KKE en dehors du fait que les dirigeants du Parti se disputaient le pouvoir de maniĂšre de plus en plus ouverte, la dictature militaire avril 1967 – juillet 1974 força plusieurs militants Ă  s’installer dans les pays de l’Europe occidentale. La dĂ©gradation progressive de l’image de l’URSS dans le monde, Ă  la suite du conflit sino‑soviĂ©tique, entraĂźna un flot de contestations contre toute tentative d’extĂ©riorisation de la stratĂ©gie soviĂ©tique dans les Partis communistes occidentaux. L’évĂ©nement qui servit de catalyseur Ă  ce tournant fut le thĂ©orĂšme de l’eurocommunisme. Cette rĂ©alitĂ© faisait suite Ă  une rĂ©orientation complĂšte de la politique de certains Partis communistes occidentaux, Ă  l’instar du PCI, succĂ©dant Ă  la politique du monolithisme » qui avait plongĂ© ces Partis dans un Ă©tat de dĂ©pendance idĂ©ologique presque complet. La dictature militaire en GrĂšce aboutit Ă  l’expatriation des militants de la Gauche qui, d’une maniĂšre ou d’une autre, allĂšrent dans les pays occidentaux, en France, en Angleterre, et surtout en Allemagne de l’Ouest, afin d’éviter l’emprisonnement et de lutter pour leurs idĂ©es. L’installation des rĂ©fugiĂ©s politiques grecs dans ces pays facilita leur rapprochement avec les divers courants de l’eurocommunisme. Mais quelle est la relation entre la scission du KKE en 1968 et l’eurocommunisme ? Quel Ă©tait le rĂŽle de Bucarest et son attitude face Ă  la crise du KKE ? 14Le contexte historique Ă©tait polarisĂ© par le conflit sino‑soviĂ©tique et la nouvelle orientation de la politique extĂ©rieure soviĂ©tique qui abandonnait le principe de la coexistence pacifique dans les lieux gĂ©ostratĂ©giques pĂ©riphĂ©riques du globe oĂč la compĂ©tition entre les deux superpuissances États‑Unis/URSS devenait plus vive que jamais. Dans ce contexte, la scission du KKE en 1968 faisait allusion aux vieux axiomes soviĂ©tiques dĂ©fendus par Khrouchtchev pluralisme des voies amenant au socialisme, coexistence pacifique, etc.. À cela, il faut ajouter le maintien de bonnes relations » entre l’Union soviĂ©tique et la GrĂšce des colonels qui, selon le Kremlin, ne signifiait aucune rĂ©conciliation idĂ©ologique avec le rĂ©gime ». 11 Pour de plus amples informations sur ces questions, voir Nikos Papadatos, 2016, les communistes gr ... 15Kostas Koliyannis devint Premier secrĂ©taire du KKE aprĂšs l’éviction de Zachariadis. Dimitrios Partsalidis, l’un des anciens membres du Parti accusĂ© de fractionnisme » Ă  partir de 1956, fut Ă  nouveau membre du Bureau politique et du SecrĂ©tariat du KKE et l’un des interlocuteurs privilĂ©giĂ©s du PCUS aprĂšs la destitution de Zachariadis et l’arrivĂ©e de Khrouchtchev au pouvoir en Union soviĂ©tique. Ces deux personnages se disputaient le pouvoir au sein du Parti. Les racines de leur conflit Ă©taient dues Ă  l’histoire rĂ©cente du KKE. AprĂšs la fin de la guerre civile, en 1951, un nouveau parti, la Gauche dĂ©mocratique unifiĂ©e EDA, avait vu le jour en GrĂšce. Entre‑temps, le gouvernement d’AthĂšnes avait dĂ©crĂ©tĂ© l’abolition juridique, c’est‑à‑dire l’interdiction, du Parti communiste dĂšs 1947. En apparence, de 1964 Ă  1968, la querelle entre Koliyannis et Partsalidis concernait les formes de rĂ©organisation des forces communistes en GrĂšce, Koliyannis voulait que les communistes luttent en faveur de la lĂ©galisation de facto du KKE tandis que Partsalidis favorisait plutĂŽt l’alliance avec l’EDA, Ă  laquelle participaient aussi des forces plus centristes » Ă  tendance socialiste. NĂ©anmoins, au fond, ce duel reflĂ©tait les diffĂ©rentes stratĂ©gies soviĂ©tiques par rapport Ă  la GrĂšce et la dĂ©pendance absolue des communistes grecs Ă  l’égard du Kremlin11. 16Les opinions de Partsalidis et de Dimitriou – approuvĂ©es par Zisis Zografos, membre de la direction du KKE –, en matiĂšre d’organisation du KKE, avaient Ă©tĂ© explicitement dĂ©noncĂ©es par la direction soviĂ©tique au cours du 12e PlĂ©num qui se tint Ă  Budapest du 5 au 15 fĂ©vrier 1968. La lettre des SoviĂ©tiques stipulait Chers camarades, Nous avons soigneusement Ă©tudiĂ© les lettres du camarade Partsalidis envoyĂ©es le 10 novembre 1967 et le 18 janvier 1968, au CC du PCUS. ConsidĂ©rant que les problĂšmes soulevĂ©s par le camarade Partsalidis sont une affaire intĂ©rieure qui concerne exclusivement votre Parti, le CC du PCUS ne voit pas l’intĂ©rĂȘt d’analyser sa position particuliĂšre en matiĂšre de questions d’organisation, face auxquelles le ComitĂ© central du KKE s’est dĂ©jĂ  exprimĂ© en adoptant une dĂ©cision collective. Pour la mĂȘme raison, nous ne pensons pas qu’il soit appropriĂ© d’accueillir au CC du PCUS le camarade Partsalidis en vue de procĂ©der Ă  une discussion qui porterait sur ces affaires. Comme vous le savez bien, lors des successives rĂ©unions d’amitiĂ© entre les reprĂ©sentants de nos Partis, qui ont toujours eu lieu dans une atmosphĂšre de comprĂ©hension mutuelle et sincĂšre [...], le CC du PCUS s’est fermement exprimĂ© en faveur de la politique et de la tactique adoptĂ©es par le CC du KKE [...]. 12 KKE, 2008, Η 12η ÎŸÎ»ÎżÎŒÎ­Î»Î”Îčα η ΚΕ ÎżÏ… ΚΚΕ, 5‑15 ΊλΔÎČÎŹÏÎ· 1968, πραÎșÎčÎșÎŹ [Le 12e PlĂ©num du KKE, du 5 ... GuidĂ©s par les relations de sincĂ©ritĂ© et de confiance Ă©tablies entre nos deux Partis, nous avons Ă©changĂ©, Ă  la demande des camarades grecs, des points de vue et des avis sur des questions qui furent abordĂ©es par le 8e et le 10e PlĂ©num du CC du KKE. D’aprĂšs nous, la vie a confirmĂ© la justesse de la ligne politique adoptĂ©e par le CC, lors du 8e et du 10e PlĂ©num du KKE. Cela semble particuliĂšrement clair maintenant, Ă  la lumiĂšre des rĂ©cents Ă©vĂ©nements tragiques en GrĂšce, provoquĂ©s par la mise en place d’une dictature militaro‑fasciste dans le pays [...]12. 17Face Ă  cette intervention, la troĂŻka », Partsalidis, Dimitriou et Zografos, prit l’initiative de dĂ©fendre le passĂ© rĂ©cent du Parti de 1956 Ă  1968 en proclamant, dans une lettre radiodiffusĂ©e, son attachement aux principes du XXe CongrĂšs du PCUS et en accusant le putsch » du 12e PlĂ©num de restaliniser » le Parti en souplesse. Voici le contenu de cette lettre 13 Tasos Vournas, 1983, Η ÎŽÎčÎŹÏ€Î±Î· ÎżÏ… ΚΚΕ [La scission du KKE], Î‘ÎžÎźÎœÎ± ολίΎη, p. 81. [
]. Ainsi, 12 ans aprĂšs le 6e PlĂ©num du ComitĂ© central de 1956, le camarade Koliyannis et son groupe, reprĂ©sentant le conservatisme et la stagnation dogmatique, tentent‑ils d’achever le parcours d’éloignement de l’esprit du 6e PlĂ©num et le retour au rĂ©gime politique anormal du passĂ© qui a engendrĂ© tant de maux au KKE et au mouvement populaire de notre pays13. 18PersĂ©cutĂ©s par le KKE, qui avait dĂ©jĂ  acquis l’aide multiforme de Moscou, les dissidents » n’avaient plus qu’une solution le recours Ă  l’aide du Parti roumain. Les autoritĂ©s roumaines leur octroyĂšrent une aide camouflĂ©e » qui, Ă  ce stade de la bataille interne, fut inapprĂ©ciable. Le dialogue suivant est significatif Ă  cet Ă©gard [
]. Le camarade Zografos — Si Koliyannis n’avait pas une aide de l’extĂ©rieur, il n’existerait pas aujourd’hui. C’est la vĂ©ritĂ© [
]. Le camarade Nicolae Ceaußescu — Que voulez‑vous que fasse la Roumanie ? Et je sais une chose vous ne devriez pas adopter une ligne [politique] reconnaissant l’existence d’un nouveau ComitĂ© central. Ce n’est pas bon. Le camarade Zografos — Nous l’avons clairement indiquĂ© dans notre lettre. Nous voudrions avoir la capacitĂ© d’aller dans d’autres pays. Le camarade Nicolae Ceaußescu — Que pouvons‑nous faire ? Le camarade Zografos — Des passeports. Cela aurait une signification. Le camarade Nicolae Ceaußescu 14 Fonds al PCR – SecĆŁia relaĆŁii ext., dos. 48/1968, f. 7. Conversation stĂ©nographiĂ©e e ... — Je vous ai dit que des passeports vous seront dĂ©livrĂ©s14. 19La crĂ©ation d’un nouveau Parti Ă©tait‑elle directement due Ă  l’aide roumaine ? Il ne semble pas. L’idĂ©e d’un nouveau Parti indĂ©pendant avait Ă©tĂ© Ă©noncĂ©e depuis longtemps par certains membres de la CollectivitĂ© de Tachkent. Comment pouvons‑nous expliquer ces Ă©vĂ©nements ? Ainsi que l’avait Ă©crit dans son journal, en mars 1968, l’un des plus ardents partisans de ce mouvement contestataire, Mpeikos Georgoulas, le correspondant du journal d’Avgi Ă  Moscou 15 Journal inĂ©dit de Mpeikos Georgoulas, 31 mars 1968, manuscrit. [
]. Les trois camarades [M. Partsalidis, Z. Zografos et P. Dimitriou] portent une grande responsabilitĂ© de la pĂ©riode qui a succĂ©dĂ© au 6e PlĂ©num de 1956, et qui a conduit mathĂ©matiquement Ă  une recrudescence de la situation. Ils ont tolĂ©rĂ©, ils n’ont pas vu, ils ont contribuĂ© [Ă  ce qui s’est passĂ©]. Ils ont rĂ©agi lorsque ce groupe [K. Koliyannis et le BP du KKE] a foulĂ© aux pieds leur bonne foi, quand ils leur ont mis le couteau sous la gorge. Telle est l’amĂšre vĂ©ritĂ© pour tous les trois. Quand le couteau du manque de dĂ©mocratie, des abus et de la violation de nos principes coupait la gorge des autres, cela ne faisait, bien entendu, aucun mal. Ils restaient calmes. Certes, cela ne doit pas nous conduire au nihilisme. Il faut en tirer la leçon nĂ©cessaire. [Il faut] dire au Parti les personnes qui dirigent le Parti doivent comprendre qu’ils ne peuvent pas avoir seulement des droits, mais qu’ils assument, par nous tous, de lourdes responsabilitĂ©s. On doit, avant tout, Ă©lever le sens de la responsabilitĂ© des gens qui dirigent le Parti. On souffre de son absence. ParallĂšlement, tous les membres du KKE, nous devrons faire sentir nos responsabilitĂ©s arrĂȘter de jouer le rĂŽle d’imbĂ©ciles » [
] et parler avec franchise et courage. Chaque membre du Parti, en levant la main pour approuver ou repousser une dĂ©cision, une action, etc., doit penser Ă  sa responsabilitĂ© vis‑à‑vis du peuple grec. Si tel n’est pas le cas, il vaut mieux que ce membre renvoie sa carte du Parti, sinon on peut penser qu’il la garde pour en tirer profit [
]15. 20Ce tĂ©moignage inĂ©dit est suffisamment parlant la dĂ©pendance Ă©tait diachroniquement le facteur de cohĂ©sion de la direction du KKE. En rĂ©alitĂ©, 1968 n’a pas Ă©tĂ© le moment d’une vĂ©ritable rĂ©volution culturelle », ou d’une insurrection hĂ©roĂŻque contre le soviĂ©tisme », mais le moment oĂč le couteau » du limogeage politique a Ă©tĂ© mis sous la gorge » des trois protagonistes principaux qui revendiquĂšrent, Ă  la derniĂšre minute, leur propre Ă©mancipation, ou leur propre sauvetage politique. Les communistes grecs, leur scission et les Roumains 21En 1968, les communistes grecs ne considĂ©raient plus l’URSS comme le pilier central de la rĂ©volution mondiale. En effet, le dĂ©sarroi de 1956 avait laissĂ© son poison sĂ©cessionniste et les membres de la diaspora du KKE Ă©taient restĂ©s relativement impassibles face aux Ă©meutes tragiques de Tachkent. Leur survie personnelle et la protection de leur famille Ă©taient leur prĂ©occupation premiĂšre. La crise fut manifestement l’effet d’une crise plus gĂ©nĂ©rale celle de l’aliĂ©nation du socialisme rĂ©el ». En d’autres termes, la crise du mouvement communiste mondial fut aussi reflĂ©tĂ©e par la scission du KKE. Tout dĂ©bat idĂ©ologique ultĂ©rieur liĂ©, d’une part, Ă  la dispute des marxistes‑lĂ©ninistes » contre les opportunistes », thĂšse dĂ©fendue par le KKE, et de l’autre, Ă  la lutte des forces rĂ©novatrices » contre les dogmatiques » prosoviĂ©tiques, axiome soutenu par le Parti communiste de l’intĂ©rieur », ne fut qu’une rĂ©miniscence idĂ©ologique produite par deux thĂ©ories constructivistes dĂ©rivĂ©es plutĂŽt du mythe post‑sĂ©cessionniste du KKE, oĂč chacun des porteurs principaux semblait Ă©prouver le besoin de se justifier, que de la rĂ©alitĂ© objective. 22L’eurocommunisme, censĂ© ĂȘtre Ă  l’origine de la scission, a influencĂ© la base – et non la direction qui prit l’initiative de la scission – du Parti communiste de l’intĂ©rieur tardivement, a posteriori. En dehors du fait que Partsalidis, Dimitriou et Zografos n’étaient que des hommes politiques de terrain sans aucun lien organique avec la thĂ©orie », deux sources mettent en lumiĂšre les traces des liens du PC de l’intĂ©rieur avec l’eurocommunisme. La premiĂšre est ici une lettre que, le 21 aoĂ»t 1968, Partsalidis envoya au ComitĂ© central du PCR Au ComitĂ© central du Parti communiste roumain Chers camarades, 16 ASKI, Archives du KKE, K. 382, 20/32/127, f. 1. À propos de la situation extrĂȘmement critique créée aprĂšs l’entrĂ©e des forces armĂ©es de cinq pays socialistes dans la RĂ©publique socialiste de TchĂ©coslovaquie, nous avons besoin de vous contacter pour vous exposer la position que nous adoptons Ă  l’égard de ces Ă©vĂ©nements tragiques et de demander votre opinion sur certaines questions qui nous prĂ©occupent directement [
]16. 23Comme on le sait, en 1968, Nicolae Ceaußescu avait tenu tĂȘte aux SoviĂ©tiques en s’opposant Ă  l’invasion de TchĂ©coslovaquie et, chose encore plus grave, en refusant d’intervenir Ă  Prague. Cette politique audacieuse avait certainement rĂ©ussi Ă  rĂ©unir autour de sa stratĂ©gie hĂ©rĂ©tique » un large consensus qui dĂ©passait l’horizon de ses ambitions nationales. Dans ces circonstances historiques, les communistes grecs proroumains, nommĂ©s de l’intĂ©rieur », suivirent son projet aprĂšs avoir manifestĂ© leur dĂ©saccord avec Moscou. En effet, le 5 septembre 1968, le Bureau de l’intĂ©rieur » s’aligna sur les thĂšses roumaines et dĂ©nonça l’invasion soviĂ©tique. C’est le moment oĂč les liens politiques entre les dissidents » et les SoviĂ©tiques se coupĂšrent dĂ©finitivement. De surcroĂźt, l’aide octroyĂ©e par Bucarest aux communistes de l’intĂ©rieur » Ă©tait significative, comme en tĂ©moigne la lettre suivante de Nikos Kentros, membre du CC du PC de l’intĂ©rieur Note Au DĂ©partement des relations internationales du Parti communiste roumain Camarade Ghizela, Chers camarades, GrĂące Ă  votre aide inapprĂ©ciable, nous avons achetĂ© jusqu’à prĂ©sent par le biais de Virement » [transfert, avec subside de la Roumanie] une sĂ©rie d’anciens objets populaires par des magasins correspondants. Ces objets nous ont donnĂ© la possibilitĂ© d’ouvrir un magasin spĂ©cial en Belgique. En exploitant ces objets, nous avons eu l’occasion d’obtenir une source de revenus pour les besoins du Bureau de l’intĂ©rieur en GrĂšce. Cette fois‑ci, nous vous prions de nous aider Ă  acheter certains vieux meubles par le biais de Virement » et Ă  les envoyer par votre organisation du commerce extĂ©rieur Libri ». Le besoin d’achat de ces meubles est aussi expliquĂ© par le fait que les vieux articles d’art ne sont pas vendus par consignation du fait qu’ils ne sont pas contrĂŽlĂ©s par le MusĂ©e. 2. X. 1971 Salutations fraternelles Pour le CC du PC de l’intĂ©rieur 17 ASKI, Archives du KKE, K. 382, 20/32/183, f. 1 [soulignĂ© par nous]. N. Kentros17. 24Il s’ensuit que les Roumains veillĂšrent Ă  la survie Ă©conomique de leurs protĂ©gĂ©s grecs par les voies les plus invraisemblables. ParallĂšlement, Ceaußescu visait Ă  rĂ©former l’économie de son pays en jouant l’honnĂȘte courtier » entre l’Est et l’Ouest. Moscou n’était pas forcĂ©ment contre cette tendance centrifuge. Dans la mesure oĂč les SoviĂ©tiques refusaient de concĂ©der Ă  la Roumanie un statut important, Ă  part entiĂšre, au sein du pacte de Varsovie, l’Union soviĂ©tique n’avait rien Ă  craindre du cĂŽtĂ© roumain. Comme l’a soulignĂ© François Fejtö 18 François Fejtö, 1992, la fin des dĂ©mocraties populaires, op. cit., p. 93‑94 [soulignĂ© par nous]. Dans les annĂ©es 70, la relative insubordination de la Roumanie favorisait autant l’image du camp socialiste et de l’URSS que la libĂ©ralisation » pratiquĂ©e parallĂšlement par les autoritĂ©s polonaises ou hongroises. Les liens entretenus par le rĂ©gime de Ceaußescu avec bon nombre de pays d’obĂ©dience marxiste‑lĂ©niniste et d’organisation de libĂ©ration nationale dans le tiers‑monde facilitaient le dĂ©veloppement de leurs contacts avec l’URSS lĂ  oĂč une responsabilitĂ© directe de Moscou aurait pu ĂȘtre mise en cause. Last but not least, le dĂ©veloppement des Ă©changes commerciaux avec les pays occidentaux a permis le transit par la Roumanie d’équipements et de technologies autrement inaccessibles Ă  l’Union soviĂ©tique18. 25La crĂ©ation du KKE de l’intĂ©rieur n’était pas l’acte qui conduirait Ă  un mouvement de contestation populaire avec comme objectif la chute du rĂ©gime d’AthĂšnes ; la survie du KKE dans les dĂ©mocraties populaires et l’URSS, sous la mainmise contraignante des SoviĂ©tiques, ne renvoyait pas non plus Ă  une lutte de fait contre la junte militaire des colonels. Au contraire, le PCR contrĂŽlait la lutte antidictatoriale des communistes de l’intĂ©rieur, et, par ce biais, les SoviĂ©tiques avaient toujours un droit de regard sur les activitĂ©s antidictatoriales tant du KKE que du KKE de l’intĂ©rieur ; il s’agit d’un contrĂŽle par procuration ». 26En second lieu, l’eurocommunisme » du KKE de l’intĂ©rieur dĂ©coula plutĂŽt des circonstances politiques des annĂ©es 1970 que de la volontĂ© des communistes de l’intĂ©rieur de se dĂ©barrasser des rouilles du dogme » soviĂ©tique ; ce fut une perspective Ă  atteindre plus qu’un projet thĂ©orique rĂ©solu. Comme l’a Ă©crit Zisis Zografos, le 26 janvier 1971, au ComitĂ© central du PC de l’intĂ©rieur 19 ASKI, Archives du KKE, K. 382, 20/32/169. Le 22 janvier 1971, j’ai rencontrĂ© Ă  l’aĂ©roport de Rome le camarade Segre, le jeune responsable du dĂ©partement des relations internationales du CC du Parti communiste italien il attendait une dĂ©lĂ©gation Ă©trangĂšre d’un parti frĂšre. On se connaissait bien avant la scission [
]. Il a Ă©galement posĂ© des questions sur la situation actuelle dans le KKE. Il m’a dit qu’ils voulaient avoir un contact plus effectif avec nous. Pour rĂ©pondre spĂ©cifiquement Ă  la question de la meilleure prĂ©paration d’une manifestation plus gĂ©nĂ©rale au printemps concernant la mobilisation de forces plus larges, en vue de lutter contre le rĂ©gime actuel en GrĂšce. Il m’a proposĂ© de lui rendre visite Ă  son bureau quand je vais revenir Ă  Rome19. 27Dans ces conditions, le PC de l’intĂ©rieur, entiĂšrement prisonnier entre les objectifs mondiaux soviĂ©tiques et les intĂ©rĂȘts pĂ©riphĂ©riques roumains, cherchait dĂ©sespĂ©rĂ©ment Ă  trouver des appuis politiques. L’appropriation, aprĂšs coup, de l’eurocommunisme de la part des communistes grecs de l’intĂ©rieur » fut le rĂ©sultat de la contingence historico‑politique des annĂ©es 1970, et non le point de dĂ©part d’une lutte libĂ©ratrice contre la soumission soviĂ©tique ». Conclusion 28La transmission de la tradition historique, exprimĂ©e en l’occurrence par la narration historiographique des deux Partis grecs, Ă©tablie aprĂšs la scission du KKE, entrava la transmission de la connaissance historique. Les uns disaient que les rĂ©novateurs s’opposĂšrent aux dogmatiques » tandis que les autres insistaient sur la cause juste du marxisme‑lĂ©ninisme » qui, de bon droit, luttait contre l’opportunisme ». Nous pouvons dire que les deux interprĂ©tations sont, du point de vue historique, fausses. Cela ne signifie pas que, du point de vue idĂ©ologique, ces deux explications » ne puissent avoir des effets concrets tant que les collectivitĂ©s existent, les idĂ©ologies se rĂ©percutent dans le temps et dans l’espace, mais, et sans vouloir insinuer que l’histoire soit une science entiĂšrement exempte de toute rĂ©fĂ©rence Ă  une conception du monde, ces deux perceptions, historiquement parlant, sont fondamentalement erronĂ©es. 29En 1949, les communistes grecs ont dĂ» faire face Ă  une dĂ©faite stratĂ©gique dont les sĂ©quelles allaient dĂ©composer leur unitĂ© ainsi que leurs perspectives rĂ©volutionnaires, au moins Ă  brĂšve Ă©chĂ©ance. Ensuite, le XXe CongrĂšs du PCUS 1956 a imposĂ© au sein du KKE la dĂ©zachariadisation » du Parti. La premiĂšre consĂ©quence en fut la dĂ©sintĂ©gration de la base du Parti qui, en dĂ©pit des thĂ©ories confuses liĂ©es Ă  la nature dĂ©mocratique des Partis de type nouveau », avait Ă©tĂ© largement influencĂ©e par les luttes et les symboles du passĂ©. L’éradication soviĂ©tisĂ©e de ces symboles, les dĂ©crets prosoviĂ©tiques, transformant les icĂŽnes rĂ©volutionnaires du passĂ© en figures contre‑rĂ©volutionnaires » et antisoviĂ©tiques », créÚrent les conditions qui permirent l’émergence d’une sĂ©rie de luttes et d’escarmouches politico‑idĂ©ologiques, et scindĂšrent en plusieurs factions antagoniques les collectivitĂ©s des rĂ©fugiĂ©s politiques comme les militants qui se trouvaient dans les prisons de GrĂšce. 30D’un autre cĂŽtĂ©, cette pĂ©riode posa les jalons d’un humanisme diffus. En 1968, sous la pression du changement progressif de la politique extĂ©rieure de l’URSS et des problĂšmes du camp socialiste, ce courant humaniste se scinda en deux le courant apologĂ©tique s’aligna sur la politique du PCUS ; le courant centrifuge chercha Ă  se cramponner Ă  la politique de Bucarest pour subsister politiquement et Ă©conomiquement. Dans les deux cas, leur dĂ©pendance Ă©tait absolue. L’axe moscovite et l’axe roumain n’étaient que la preuve de la dĂ©faite dĂ©finitive des communistes grecs dans cette conjoncture historique prĂ©cise, polarisĂ©e par la guerre froide. En d’autres termes, les problĂšmes du camp socialiste et ceux de l’URSS eurent leur Ă©cho au sein du KKE. Aussi, la scission du KKE contenait‑elle en germes les graves potentialitĂ©s de la dissolution de l’URSS, qui s’avĂ©ra incapable – sauf lorsqu’elle parvint Ă  contrebalancer les effets d’une crise par le recours Ă  la force armĂ©e, comme ce fut le cas de l’invasion d’aoĂ»t 1968 Ă  Prague –, d’exercer politiquement un pouvoir de dissuasion susceptible d’empĂȘcher la scission du KKE. .
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